Elle a « eu le déclic » à 20 ans, lorsque son petit ami de l’époque, un routier, l’a invitée dans sa cabine : coup de foudre… pour le camion, qui la décide à quitter la formation commerciale dans laquelle elle s’ennuyait. « Dès que j’ai décidé de faire de la conduite mon métier, j’ai mis toutes les chances de mon côté », raconte cette battante. En formation, elle est la seule des trois filles (sur 28 candidats) à aller jusqu’au titre professionnel. « Plus les garçons me disaient qu’il faut des gros bras pour être routier, plus je leur répondais intérieurement : “vous allez voir !” » Un préjugé auquel elle s’est heurtée ensuite lors de ses recherches d’emploi : « Le plus cruel, ça a été lorsque c’est une femme qui m’a répondu que la conduite n’est soi-disant pas un travail pour les femmes », se souvient-elle. Mais heureusement, d’autres ont vu ses compétences professionnelles et sa détermination. Après être passée, en dix ans, chez plusieurs employeurs, elle entre aux Transports Jimenez… et, treize ans après, s’y trouve toujours. « J’ai tout fait en conduite : de la livraison, du relais de nuit, de la longue distance… assure-t-elle. À partir du moment où tout est clair au sein du couple et qu’on aime son métier, il n’y a aucun problème. Les infirmières ont le même genre de contrainte et leurs enfants ne paraissent pas malheureux pour autant, non ! » Valérie Jimenez a bien vu quel parti elle pouvait tirer de cette force de conviction. En 2017, elle crée un second poste de formateur et le propose à Valérie Albouy. « J’ai été ravie, car j’ai toujours voulu transmettre », assure la quadragénaire, qui assure n’avoir aujourd’hui aucune difficulté avec les collègues masculins qu’elle forme. « Quelques-uns, tout au plus, auraient aimé avoir mon poste… », sourit-elle.
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Passionnée par la route
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