« Nous rouvrons les négociations sur plusieurs dossiers sociaux majeurs »

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L’Officiel des transporteurs : Les NAO 2022 de la logistique se sont conclues par un accord le 12 juillet, fixant une hausse linéaire à 8 % pour les ouvriers et employés, et à 5 % pour les cadres. Comment les négociations se sont-elles déroulées ?

Yannick Buisson : Le dialogue social est permanent, même si nous ne sommes pas toujours d’accord. Ce fonctionnement nous a permis de boucler les NAO en un mois. Cet accord visait à refléter le niveau d’inflation en maintenant l’écart par rapport au smic sur des métiers en tension. Il prend également en compte l’augmentation du smic au mois d’août. Il faut ainsi trouver le bon équilibre. En effet, les entreprises font elles aussi face à une forte augmentation des coûts notamment en matière d’énergie et dépendent de l’acceptabilité des chargeurs à les absorber alors qu’eux-mêmes ont aussi affaire à l’inflation, à commencer par la crise des matières premières. Par ailleurs, l’activité apparaît assez instable, avec une grande variation des volumes d’un jour à l’autre.

Les difficultés de recrutement continuent de pénaliser les entreprises. Quels sont les autres leviers que TLF entend actionner sur ce point ?

Y. B. : Ces NAO sont la première étape d’un plan que nous nous étions fixé dans le cadre d’une amélioration de l’attractivité et de la fidélisation des salariés. Cet accord signé, nous rouvrons les négociations sur plusieurs points majeurs : l’instauration d’un 13e mois, la possibilité de mise en place d’un CDIO, les travaux de refonte sur les grilles de classification, sans oublier toute une série de sujets autour de la prévention, de la réduction des accidents de travail et maladies professionnelles. Aujourd’hui, on estime qu’il manque autour de 10 000 caristes et 50 000 conducteurs en France. En parallèle de nos actions pour moderniser le secteur et pour attirer plus de candidats, les entreprises mettent des solutions en place pour faciliter l’accès aux entrepôts, comme le covoiturage.

En cette rentrée, sur quels autres thèmes le conseil supply chain de TLF travaille-t-il en particulier ?

Y. B. : Outre l’attractivité des métiers, nos trois autres sujets phares seront la transition énergétique au sens large, la compétitivité et la réglementation. En matière de transition énergétique, nous travaillons sur une vision positive de la logistique : comment nos entrepôts peuvent devenir producteurs et distributeurs d’énergie par diverses solutions, par exemple le photovoltaïque. Au-delà de l’autoconsommation, la législation ayant bougé, on peut envisager de produire pour notre écosystème : les transporteurs qui roulent à l’électricité, puis les acteurs locaux. En parallèle, nous travaillons sur notre sobriété énergétique pour accélérer la réduction de l’impact de nos activités. Concernant la compétitivité, nous allons voir comment travailler avec le gouvernement pour faciliter les implantations, notamment dans le cadre de la limitation de l’artificialisation nette des sols. La concurrence est forte avec les pays limitrophes, comme la Belgique et l’Espagne, qui sont plus attractifs avec une fiscalité plus avantageuse et une réglementation plus souple qui entoure le développement d’entrepôts. Sur le plan réglementaire, nous tâchons à avoir plus de visibilité afin que les entreprises puissent investir.

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