L’Officiel des transporteurs : Vous avez créé le collectif pour la compétitivité de l’économie alsacienne (CCEA) avec une vingtaine d’organisations professionnelles. Pour quelles raisons ?
Michel Chalot : Le déclencheur c’est qu’il y a eu, en une période très brève, trois informations sur des taxations de différentes communautés territoriales : celles liées à l’Eurométropole de Strasbourg, avec la multiplication par quatre de la taxe foncière, ainsi que la ZFE incluant la zone portuaire dans le périmètre. Ensuite est venu le plus gros sujet, celui de la Collectivité européenne d’Alsace (CEA), avec l’écotaxe poids lourds. On a prévenu, en tant que transporteurs, que cette taxe n’était pas dans nos tarifs. Nous avons rencontré d’autres organisations professionnelles, et lorsqu’on a vu le dossier de la CEA, on leur a confirmé qu’on n’était pas d’accord et que l’on créait ce collectif. Le CCEA regroupe toutes les fédérations de transport, le Medef, la FNSEA, le bâtiment… Seuls les travaux publics n’y figurent pas car ils pensent que la collecte peut être un financement utile à leur branche.
L'OT : Quelle est la suite sur cette écotaxe ?
M. C. : La CEA nous a présenté une étude d’impact sans données chiffrées ni données économiques. On veut que ce soit beaucoup plus approfondi. Ce qu’on a compris, c’est que leur décision est prise. Nous travaillons sur un dossier de recours, qui sera à l’amiable et on verra si on va au contentieux. Les membres du collectif ont saisi leurs organisations nationales. Nos fédérations de transport surveillent cela de très près car ils savent bien que le risque, c’est une extension de la taxe à tous les territoires. Pour certaines régions frontalières, la tentation est grande. Pour l’instant, la CEA n’a pas répondu, ils ne s’attendaient pas à une réaction commune.
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