L'Officiel des transporteurs : Comment jugez-vous l'activité dans le transport routier ?
Marie-Christine Lombard : "Dans le demi-lot, l’activité se tient bien, malgré un recul de 2% en volume constaté ces derniers mois. Nos résultats sont plutôt bons grâce à notre processus de standardisation, sur l’ensemble de la chaîne d’exploitation. Dans le lot, l’activité est stable en termes de chiffres d’affaires.
L'O.T. : Geodis n'est pas vraiment présent dans le groupage, sur le segment d'une à sept palettes ?
M.-C. L. : Nous sommes en train de constituer cette offre, en interne, en nous appuyant sur nos 120 agences en France. Nos réseaux et infrastructures nous permettent d’être capables de livrer une, deux ou trois palettes.
L'O.T. : Au sein de BM, le recours à l'affrètement a-t-il augmenté en raison de la concurrence et de la pression du marché ?
M.-C. L. : Non, notre stratégie n’est pas le low cost. Avec Geodis BM, qui a en parc environ 2 800 camions, nous voulons être un opérateur à valeur ajoutée. Cela demande d'avoir des chauffeurs salariés, qui sont une mine d’informations utiles pour notre exploitation. Que ce soit dans la messagerie ou dans le lot, avoir des chauffeurs salariés demeure notre fil rouge.
L'O.T. : Mais quelle est la proportion entre l'interne et la sous-traitance ?
M.-C. L. : En France, l’interne représente 60% et la sous-traitance 40%. À l’international, nous sommes dans une logique de mix.
L'O.T. : À une époque, il a été question de céder BM. Était-ce des rumeurs fondées ?
M.-C. L. : La place de Geodis BM est très importante dans Geodis. Pourquoi ? Parce que nos clients veulent travailler avec un prestataire qui maîtrise son organisation et ses process. Et avec BM, c’est le cas, nous pouvons suivre nos clients au-delà des frontières, jusqu'en Chine où nous saurons traiter des flux domestiques grâce à notre expérience et à notre savoir-faire en matière d’indicateurs de qualité, de suivi des flux, de reporting informatique. C’est ce qu’attendent de nous les clients et, avec BM, nous avons une bonne carte à jouer.
L'O.T. : Quelles sont les performances de vos différentes marques (Calberson, France Express) sur un marché de la messagerie qui continue d'être qualifié de surcapacitaire malgré la défaillance, en 2013, de Mory Ducros, l'un de ses plus gros acteurs ?
M.-C. L. : La messagerie pèse 1,4 milliard d'euros dans nos ventes. Nous avons une marque qui s’appelle Geodis, qui renvoie à la notion de transport et de logistique. Sur le marché de la messagerie, avec ses deux marques, Geodis occupe une position de numéro un en France. Le marché en 2013 a été particulièrement difficile avec des baisses de volume importantes (-8% pour -6% en chiffre d'affaires), surtout sur la première moitié de l’exercice. Ce sont les volumes de nos clients qui ont baissé du fait de la crise : on ne peut pas transporter des volumes qui n’existent pas.
La sévérité de la crise nous a contraints à restructurer fortement nos activités. Il s'est agi d’adapter nos plans de transport et de distribution à la nouvelle donne des volumes. Ces mesures ont eu un impact positif sur nos résultats au cours du second semestre".
> Lire la suite de l'entretien dans L'Officiel des Transporteurs n°2744 du 27 juin 2014 : MARIE-CHRISTINE LOMBARD, présidente du directoire de Geodis : "Notre stratégie n’est pas le low cost" (accès réservé abonnés)
> Voir aussi la vidéo de Marie-Christine Lombard : "Geodis doit doubler sa marge opérationnelle dans les cinq ans"