L’UE veut restreindre le transit de marchandises par la Russie

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Russie Ukraine

Des sanctions européennes vont être prises contre la Russie sur le transit de marchandises.

Crédit photo 3dmitry/istockphoto.com
L’Union européenne, convaincue que la Russie contourne les sanctions décrétées contre elle par le biais de marchandises « en transit », veut interdire l'acheminement de nombreux produits, afin de mieux contrôler le respect des sanctions.

La mesure devrait faire partie du 11e paquet de sanctions contre Moscou : selon des sources bruxelloises, l’Union européenne va interdire le transit de nombreux produits, notamment techniques via le territoire russe. L’interdiction de transit concernera surtout les produits technologiques et certains types de véhicules. Au sein de l’UE, on estime qu’il est plus facile d’affiner les dispositions déjà en place et de combler les lacunes du système existant que d’introduire un nouveau paquet de sanctions.

Des échanges commerciaux suspects avec le Kazakhstan

Les 27 sont en effet convaincus que le gouvernement russe contourne les sanctions décrétées suite à l’invasion de l’Ukraine, par le biais des marchandises en transit. Selon Bruxelles, de nombreux produits, qui ne devraient que transiter par la Russie, restent en fait dans le pays. Les échanges commerciaux avec le Kazakhstan, dont le volume a augmenté de façon suspecte depuis un an, sont particulièrement dans le collimateur de Bruxelles. L’UE constate en effet une étonnante « anomalie commerciale » avec ce dernier pays. Alors que les exportations de l’UE vers la Russie se sont effondrées en 2022 ( -47 %), les voisins de la Russie ont importé l’année dernière nettement plus de marchandises venant des 27 (+ 48 %). Ainsi les importations par le Kazakhstan de machines à laver made in Europe, quasiment nulles avant la guerre en Ukraine, ont littéralement explosé. De la même façon, les livraisons d’appareils électroniques du Kazakhstan vers la Russie ont bondi fin 2022, notamment pour les smartphones : le volume des livraisons a été multiplié par 328 pour ce type d’articles. « Le Kazakhstan n’est pas en mesure de contrôler la réexportation de ces produits en raison des nombreuses zones grises », estime le politologue kazakh Dimasch Alschanov. Son pays, dépendant économiquement et politiquement de Moscou, ne serait pas en mesure de s’opposer aux pressions russes.

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