Une opposition ferme. C’est ce que montrent de manière commune l’OTRE et la FNTR concernant la mise en œuvre de camions de 48 tonnes pour les campagnes betteravières. Cette réaction intervient suite aux résultats d’une expérimentation menée depuis 2021 dans les départements de la Marne, de l’Eure et de la Somme sous l’égide du ministère des Transports. « Nous étions hostiles dès le début à cette expérimentation demandée à l’initiative par la filière sucrière. Mais nous n’avons pas voulu mener une politique de la chaise vide et nous avons suivi ces essais sur voie ouverte du Cerema. Et les résultats ont confirmé ce que nous pensions », indique Jean-Marc Rivera, délégué général de l’OTRE. Par conséquent, les organisations professionnelles incitent à ce que cette expérimentation soit classée sans suite par le ministère des Transports.
Selon lui, les travaux démontrent que le passage de poids lourds de 44 à 48 tonnes nécessiterait des investissements pour s’équiper de nouvelles remorques. « Comment un tel investissement peut-il être viable, sachant que la campagne ne dure qu’entre trois et quatre mois et ne sera pas utilisable le reste de l’année ? » questionne Jean-Marc Rivera. De plus, le délégué général de l’OTRE craint qu’une mise en œuvre de camions à 48 tonnes pour les campagnes betteravières n’aboutisse à une généralisation de ceux-ci à toutes les activités du transport routier. Il y a également d’autres paramètres à prendre en compte : les coûts liés à l’emploi d’une remorque plus lourde (carburant notamment), l’usure des infrastructures routières, etc.
L’OTRE et la FNTR pointent également le fait que les transporteurs doivent déjà consentir à d’autres investissements importants dans un futur proche. « Dans les années à venir, il y a un incontournable : la transition énergétique. Les transporteurs ont l’obligation d’investir massivement pour verdir leur flotte et respecter les objectifs de décarbonation en Europe et en France », souligne Jean-Marc Rivera.