Le projet d'écotaxe régionale dans la province basque espagnole du Gipuzkoa ne passe pas auprès des transporteurs. Cette province limitrophe de la France compte en effet instaurer, en janvier 2018, un péage pour les camions de plus de 3,5 t qui utilisent une portion très fréquentée de la nationale 1 entre Irun, la ville frontière avec Hendaye, et la ville d'Etxegarate, située, elle, aux portes de la Navarre.
Rejet absolu
Les différentes organisations patronales, réunies au sein du Comité national des transports, ont fait part, en fin de semaine dernière, de leur "rejet absolu" de cette taxe et demandent au Conseil du Gipuzkoa de renoncer à son projet. Une délégation de représentants du transport routier a en effet rencontré, vendredi dernier, Aintzane Oiarbide, la députée responsable des infrastructures de la province. Cette dernière a défendu la nécessité d'instaurer une aide au financement des infrastructures, avec la volonté de reporter une partie du trafic camion sur l'autoroute.
Une taxe controversée
Selon madame Oiarbide, le principe du système de collecte – appelé AT – vient d'être approuvé par l'Union européenne. Ce que conteste Juan José Gil, secrétaire général de la Fenadismer, principale fédération de transport espagnol. "Le rapport européen valide uniquement le principe du calcul de la taxe, mais n'indique pas si cette taxe est compatible avec la directive européenne sur la non-discrimination", déclare-t-il. Selon ce dernier, le fait d'avoir instauré des portiques au sud et au nord de la province indique une volonté manifeste d'exempter les transporteurs locaux. À ce sujet, le Comité national des transports a déposé un recours administratif en février dernier devant la Haute Cour du pays Basque (resté à ce jour sans réponse).
De possibles actions le 18 octobre
Les transporteurs espagnols rappellent par ailleurs que leur secteur contribue largement au financement des infrastructures par le biais des taxes sur le gazole. L'an passé, près de 380 millions d'euros ont ainsi été reversés à la province du Gipuzkoa, alors que la province basque n'en a dépensé que 44 M€ pour l'entretien des routes. Les organisations patronales sont décidées à faire monter la pression et n'excluent pas de manifester pour faire part de leur opposition.
Marche à blanc du système AT
"Nous prendrons position sur de possibles actions le 18 octobre prochain, lors d'une réunion à laquelle participeront toutes les organisations de transport", précise par mail Juan José Gil. La marche à blanc du système AT devrait démarrer d'ici quelques jours. Bidegi, l'exploitant du réseau, promet de mettre en place sur son site Internet toutes les informations pratiques "dans quelques semaines"...