Sur le plan économique, si l’épidémie de Covid-19 a été rude pour les entreprises, leur convalescence se révèle moins douloureuse que ce que redoutaient les observateurs. Ainsi, l’enquête de Bpifrance, la banque publique d’investissement, réalisée en juillet dernier, sur l’impact de la crise sanitaire, révèle que 50 % des TPE-PME interrogées estiment avoir encore des réserves suffisantes pour démarrer le second semestre 2020. Près de 40 % des entreprises rencontrent encore des difficultés mais elles les considèrent comme surmontables. Et seules 3 % des entreprises déclarent rencontrer de très graves difficultés. Selon Bpifrance, ce résultat peut être mis au crédit des mesures d’urgence économiques adoptées pendant la crise. Il ressort du sondage que 90 % des TPE-PME ont recouru à au moins un outil de soutien à la trésorerie. 79 % ont utilisé le dispositif d’activité partielle, 51 % le PGE (prêt garanti par l’État), 53 % le report de charges fiscales et sociales, 41 % la pose de congés obligatoires, 34 % la renégociation des échéances bancaires. Enfin, 12 % des entreprises ont utilisé le fonds de solidarité (un chiffre plus faible en raison des conditions d’accès restrictives).
Même si la majorité des petites entreprises résistent encore à la crise, elles anticipent une chute de -15 % de leur chiffre d’affaires (alors qu’en 2019 elles tablaient sur une hausse de 3 %). Seules 9 % d’entre elles prévoient une hausse de leur revenu. 68 % envisagent une contraction du chiffre d’affaires à venir et 23 % une stabilisation. S’agissant du secteur du transport, en mai 2020, il a enregistré une baisse de revenu de – 67 % ainsi qu’une chute de ses effectifs (-14 %) et de ses investissements (-35 %). Une situation corroborée par les chiffres de l’Insee, qui a constaté une baisse record de 17 % du PIB au 2e trimestre 2020 après un recul de 5,3 % au T1. Les PME restent dans l’expectative face à l’incertitude de l’environnement économique. Selon Bpifrance, elles s’inscrivent plutôt dans une logique de révision drastique de leurs plans d’investissement, bien que 41 % d’entre elles comptent malgré tout investir cette année. Pour 61 % des PME, le report des projets d’investissement est dû à la faiblesse de la demande qui constitue un obstacle. Pour 30 % d’entre elles, c’est à cause du manque de fonds propres. Et le coût du crédit constitue un frein pour 13 % des dirigeants. Seules 22 % d’entre elles sont prêtes à ouvrir leur capital mais sous la forme d’un nouvel associé, plutôt que sous celle du recours à un fonds d’investissement. S’agissant de l’emploi, 43 % des PME comptent maintenir leur projet d’embauche avant la crise, 35 % envisagent de le reporter et 22 % prévoient de l’annuler du fait de la crise. Cependant, les perspectives pourraient être révisées à la faveur d’une reprise plus forte.
L’Insee a constaté un net redressement de l’activité en juin bien qu’elle soit dégradée. Bpifrance note que les PME restent plus confiantes en l’avenir qu’en avril lors de son enquête trimestrielle. Ainsi 53 % des TPE-PME anticipent un retour à un niveau d’activité normal post-confinement. Et pour finir sur une note positive, citons Philippe Mutricy, directeur de l’évaluation, des études et de la prospective de Bpifrance Le Lab, qui a déclaré : « Les résultats de notre enquête auprès de 5500 PME témoignent que la reprise de l’activité est bien enclenchée, même si elle sera progressive. […] Le regain de confiance des PME que l’on constate depuis notre baromètre d’avril laisse espérer que le pic de la crise est désormais derrière nous. »