Les pavillons de l’Ouest ont repris des couleurs. Outre l’Allemagne, qui récupère le leadership européen, l’Espagne reste en 3e position en affichant + 3,4 % de progression dans ses résultats, suivie de la France (+ 3,4 %), du Royaume-Uni (également + 3,4 %) puis de l’Italie (+ 4,4 %). À part la baisse de 4,5 % de la Belgique, qui fait exception, ces « regains encourageants » s’expliquent avant tout par de fortes augmentations de l’activité nationale, note le Comité national routier (CNR). Les cinq pavillons affichent respectivement 1,7 %, 3,9 %, 2,5 %, 3,1 % puis 4,5 % de hausse au niveau de leur résultat national. Le marché du TRM national, en croissance de + 2 % sur l’année 2018, est porté par les pavillons de l’Union européenne des 15 premiers États membres, + 2,52 %. Malgré cette progression, la croissance de l’activité nationale, tous pavillons confondus, perd de la vitesse puisqu’elle atteignait + 3,6 % en 2017.
De leur côté, les pavillons des nouveaux États membres enregistrent des baisses importantes sur tous les fronts après plus d’une décennie de croissance soutenue. « Certains pavillons de l’Est semblent arriver à maturité, perdant des parts de marché à l’international et gagnant du terrain en activité nationale », indique le CNR. Dans le classement de tous les transports routiers de marchandises par pavillon, la Pologne, qui avait détrôné l’année précédente l’Allemagne, perd du terrain et retrouve la 2e place avec – 5,8 % de perte, « l’un de ses pires résultats de la décennie ». D’autres pavillons des nouveaux États membres suivent l’exemple, ainsi la République tchèque finit l’année 2018 avec – 7,2 % de perte, la Hongrie limite la sienne à – 4,4 % tandis que la Bulgarie décroche avec – 23 % sur un an.
Le CNR s’est également penché sur le TRM international qui, tous pavillons confondus, a souffert d’une baisse de -2,8 %, subie principalement par les pavillons de l’Est avec – 4,62 %. Cette tendance touche autant le transport bilatéral que le transport entre pays tiers et le cabotage. « Pour la première fois depuis 2010, le TRM entre pays tiers et le cabotage en Europe reculent fortement, emportant la grande partie des pavillons de l’Est », souligne le CNR. Si les pavillons de l’UE des 15 premiers États membres finissent l’année quasiment à l’équilibre (+ 0,41 %), la France descend encore d’une place en 2018 pour finir 17e. Malgré sa progression au niveau national, le pavillon français peine à reproduire sa réussite sur le plan international.
La perte de vitesse des pays de l’Est en 2018 pourrait s’inscrire dans la durée, indique le CNR. Depuis 2017, les coûts chez les transporteurs des nouveaux États membres ont fortement augmenté et, la pénurie de conducteurs qui s’ajoute à des revendications sociales fragilise les pavillons en concurrence directe sur le plan international. L’organisme rappelle par ailleurs que le succès politique des pays de l’Ouest, qui ont fait changer la réglementation européenne du TRM début 2020, pourrait sceller cette perte de vitesse des pavillons de l’Est, voire l’accentuer à partir de 2020. Et cette tendance pourrait même s’accentuer avec le succès politique des pays de l’Ouest, qui ont fait changer la réglementation européenne du TRM début 2020.
