Le TRM, un marché tendu

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Augmentation ou baisse des primes d’assurance des entreprises ne sont pas qu’affaire de négociation : elles dépendent fortement de l’état du marché de l’assurance. Or le transport n’est pas le segment le plus facile de ce marché.

Depuis fin 2019, le secteur de l’assurance est pris dans une tourmente qui n’est pas sans effet sur les clients : « Après plus de dix ans d’un marché très concurrentiel induisant des tarifs stables ou même en baisse, il y a eu un changement radical, explique Christophe Guirten, expert de la société de courtage Gras Savoye WTW. Les taux bas, voire négatifs, ont lourdement impacté les bilans des compagnies d’assurance, ce qui les a conduits à redresser leurs conditions tarifaires. »

Le segment de l’assurance des flottes du TRM, est particulièrement marqué par « un résultat technique dégradé, depuis plusieurs années, et ce chez tous les assureurs de la place », assure-t-il. La valeur des parcs, qui augmente avec leur renouvellement en Euro V et VI et avec les technologies avancées, n’est pas en cause dans les majorations de primes. Cette valeur accrue des véhicules se retrouve plutôt dans une charge plus importante des sinistres. La conséquence est que « beaucoup d’acteurs se sont retirés du marché », analyse Éric Tichet, directeur de la branche transport d’Axa France. Une tendance inquiétante : « Il est utile d’avoir suffisamment d’acteurs sur le marché pour faire jouer la concurrence », rappelle Christophe Guirten.

En matière d’assurance des marchandises transportées, il évoque même un effondrement des prix. « Mais en parallèle, les grands chargeurs continuent à proposer des cahiers des charges très dérogatoires, ce qui aggrave la responsabilité des transporteurs, prévient-il. Or plus les assureurs paient de sinistres à ce titre, plus l’assurance sera chère demain. »

La distribution urbaine est aussi un domaine tendu en matière d’assurance, ne serait-ce que parce que les véhicules utilitaires légers, exploités en ville, connaissent des accidents plus fréquents – bien que moins graves – que les poids lourds. Par ailleurs, précise l’expert de Gras Savoye, la part de sous-traitance étant importante dans ce segment, « les acteurs qui opèrent dans ce secteur doivent être particulièrement attentifs à la qualité des voituriers, et à leur solvabilité, au risque de subir un coût sur leur police d’assurance qui ne leur revient pas ».

Plus de conseil

Dans ce contexte global, pour éviter d’en rester à une discussion tarifaire éventuellement tendue avec leurs clients, les assureurs cherchent à développer avec eux une relation de partenariat. C’est le cas d’Axa, par exemple, qui propose depuis un an une protection juridique du transporteur avec un service de conseil en responsabilité. La compagnie vient de lancer une souscription de garantie dommages en ligne pour les transporteurs, « à tout moment sur une tablette ou un ordinateur, assure Éric Tichet. Elle est effective immédiatement. » Même tendance dans l’assurance des personnes : « Le monde de la protection sociale étant en forte évolution depuis un an ou deux, les transporteurs expriment le besoin d’être conseillés, témoigne Ludovic Creusat, expert du sujet à Gras Savoye. Cela les rassure. » D’autant que sur un marché de l’emploi tendu, un bon niveau de protection sociale des salariés est devenu un élément d’attractivité et de fidélisation.

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