Frédéric Fortera : Stoppée nette mi-mars, alors que des signaux encourageants tendaient à se dessiner, notre économie s’est retrouvée à l’arrêt d’une manière inédite, remettant en cause l’ensemble de nos modèles. Bien que différés dans le calendrier, les sujets entamés de cession ou d’acquisition demeurent actifs et devraient se conclure. À l’heure où nous reprenons nos esprits, de nouveaux projets émergent avec une seule question : quel impact cette crise pourra-t-elle avoir sur les valorisations d’entreprises ?
F. F. : On peut imaginer que les principes de valorisation de nos entreprises du TRM ne se trouveront pas fondamentalement modifiées. Il est possible que les trésoreries mettent un certain temps à se reconstituer et viennent obérer la valeur patrimoniale. Il faudra avoir en tête l’impact dans le bilan du prêt garanti par l’état [PGE, Ndlr] pour ceux qui auront opté pour son amortissement. Toutefois, la valorisation calculée sur la base de la rentabilité devrait conserver les mêmes coefficients et l’exercice 2020 ne devrait pas entrer dans les assiettes de calcul. Seules les entreprises qui exploitent un portefeuille de clients dont certains auront été défaillants pourraient sentir un impact. Mais c’est sans compter sur les opportunités commerciales qui émergent et qu’il va falloir aller chercher. Dans cette période incertaine, il est légitime de penser que l’équilibre de certains deals passera par un peu d’imagination et des points de négociation qu’il faudra bien encadrer.
F. F. : Une chose est sûre, c’est probablement le bon moment pour agir. Pour les cédants, il est préférable de céder dans des conditions satisfaisantes aujourd’hui plutôt que de patienter plusieurs années pour obtenir les conditions d’une valorisation hypothétiquement optimisée. Pour les acquéreurs, l’heure est propice au déploiement et à l’intégration de nouveaux marchés ; et il est préférable de se positionner en période de sortie de crise pour bénéficier des effets de la croissance à venir.