Le groupe vosgien MGE était tout naturellement enclin à amplifier le recours au rail. Le transporteur routier utilise, en effet, depuis quinze ans l’ancien dépôt de Blainville (Meurthe-et-Moselle) transformé en entrepôt logistique pour y développer la massification ferroviaire.
Au sein d’un territoire peu développé en combiné rail-route, le groupe a, ensuite, utilisé le transport combiné à partir de 2010 avec une première ligne Vénissieux-Gevrey(Dijon)-Rennes assuré par Naviland Cargo. Une seconde ligne mise en œuvre par T3M, Nancy-Champigneulles-Fos-sur-Mer, a suivi cinq ans plus tard. Les marchandises transportées (alimentaire, chimie, produits pulvérulents) le sont à bord des 116 caisses mobiles dont le groupe s’est déjà doté. Trente-quatre autres sont attendues d’ici début 2021. « Ces acquisitions correspondent à des marchés nouveaux que nous développons, notamment dans le secteur de la chimie », explique Philippe Virtel, président du directoire du groupe MGE. Avant d’ajouter : « Nous avons passé une commande pour nos 30 premières semi-remorques au gabarit P400. Nous les réceptionnerons à partir d’octobre 2020. C’est pour nous la possibilité d’opérer en intermodal à des coûts contenus. »
Tous ces développements augurent d’une utilisation plus intensive du transport combiné qui devrait représenter 8 % du chiffre d’affaires du groupe à l’horizon 2025 (85 millions d’euros de chiffre d’affaires prévus en 2020). MGE a déjà renforcé ses positions dans l’intermodal au travers du rachat de la société Ismert en mars 2019. Dotée de caisses mobiles, cette entreprise a permis au groupe de consolider ses positions dans le secteur de la chimie. Mais au-delà du renforcement de sa présence sur les six terminaux ferroviaires français sur lesquels il est déjà actif, le groupe fonde de gros espoirs sur les projets internationaux. Ils pourraient être mis en œuvre avec des transporteurs routiers européens avec lesquels le groupe a déjà noué des partenariats.
Voyant d’un bon œil le travail en commun réalisé par l’ensemble des partenaires au sein de l’Alliance 4F, MGE milite à présent pour une couverture accrue du territoire en terminaux. « Prenons l’exemple d’une liaison combiné Strasbourg-Nantes/Saint-Nazaire qui n’existe pas. Elle nous serait, pourtant, très utile pour développer l’intermodalité. Mais je note que le terminal de Strasbourg est proche de la saturation tandis que celui de Nantes n’existe pas alors que c’est la sixième ville de France », souligne Philippe Virtel. Avant de conclure en indiquant : « Nous souhaitons promouvoir la technique du combiné plutôt vertueuse en matière d’émissions même si nous restons avant tout des transporteurs routiers. »