L’accès à l’eCMR est possible en Espagne depuis février 2019, date d’entrée en vigueur du dispositif juridique correspondant. Mais la profession n’a pas attendu que les textes soient publiés au journal officiel espagnol. L’Astic (Association du transport routier international), l’organisation qui rassemble les entreprises du TRM travaillant à l’international, agit pour l’utilisation de l’eCMR depuis 2016. Le 25 février 2019 a eu lieu la première utilisation de cet outil dans une opération de transport international multimodal, entre l’Espagne et l’Italie, réalisée par le transporteur espagnol Transitalia España et la compagnie maritime italienne Grimaldi, sur un trajet Madrid-Valence-Livourne-Vérone.
Le potentiel de l’eCMR en Espagne est considérable : plus de 70 millions de CMR sont émis chaque année. Cependant, la profession reconnaît que l’utilisation de la version électronique a été « faible » jusqu’ici. À la CETM, on insiste sur le fait que cela ne dépend pas uniquement des transporteurs mais aussi des clients, les chargeurs. Lors d’un webinaire organisé le 14 mai dernier par la société technologique Vrio, sur le thème « Le transport face à une nouvelle réalité », les représentants de la CETM présents ont plaidé vigoureusement pour le déploiement du nouvel outil. En réponse, Nuria Lacaci, secrétaire générale d’Aeutransmer, l’une des principales organisations des chargeurs espagnols, a affirmé vouloir « parier » sur l’eCMR et a proposé la création d’un groupe de travail spécifique afin de faciliter son implantation. Une initiative jugée positive par la CETM qui estime que la mobilisation des organisations des chargeurs ne suffira pas : leurs adhérents doivent suivre. « Il faut que les entreprises incorporent cette nouvelle technologie » affirme-t-on au siège de la Confédération.