“Laissez-nous au moins la possibilité de nous laver, de manger et d’utiliser les toilettes: ne fermez pas les restauroutes ! “ ont demandé les transporteurs dans une lettre adressée au président du Conseil italien Giuseppe Conte par la Fédération des transporteurs Fai-Conftrasporto et l’association Aitras/Trasportounito qui compte quelques 2 000 membres.
Alors que le gouvernement italien s’apprête à adopter des mesures encore plus sévères pour tenter d’enrayer la propagation du Covid- 19 qui a déjà fait plus de 661 morts et plus de 10 000 cas avérés depuis le début de la pandémie, le dispositif adopté le 10 mars pour placer tout le pays sous cloche pose problème aux entreprises de transport routier.
"Le dispositif gouvernemental prête à confusion car il est inutile de permettre d’un coté aux transporteurs de se déplacer sans limitation en termes d’horaire mais d’obliger les restoroutes et les bars à fermer boutique à 18 heure", estiment les organisations. Ils notent que "cette décision ne permet pas aux chauffeurs de se reposer, de manger et de se laver ponctuellement les mains conformément aux directives sanitaires en vigueur."
La responsabilité pénale des roulants engagés
Enfin, ils affirment que les aires de services deviennent ainsi, "des latrines à ciel ouvert d’où un risque ultérieur de prolifération des risques sanitaires." Et pour Maurizio Longo, secrétaire national de Trasportounito, "ce manque d’attention envers le secteur du transport et de la logistique est très grave." Les routiers protestent aussi contre la norme introduite dans le dispositif gouvernemental qui les obligent à porter un masque chirurgical actuellement introuvable, les distributeurs étant en rupture de stock, durant les opérations de chargement et déchargement des marchandises.
Enfin, ils protestent contre la décision adoptée par le gouvernement toujours dans le cadre de ce dispositif, qui oblige les conducteurs à engager leur responsabilité pénale en déclarant qu’ils voyagent pour des raisons professionnelles. "Le gouvernement doit corriger ce dispositif au plus vite en commençant par prolonger les heures d’ouverture au moins jusqu’à 22 heures", estime Paolo Uggè, président de Fai Conftrasporto. Il a ajouté que les transporteurs font partie des ressources actuellement indispensables au pays, au même titre que les médecins et les paramédicaux. "Sans l’apport des routiers, le pays ne sera plus approvisionné, les supermarchés seront vides et aussi les pharmacies, les hôpitaux ne recevront plus de bombonnes d’oxygène et les entreprises devront mettre la clef sous le paillasson alors que le pays traverse une crise sanitaire sans précédent", a ajouté Paolo Uggè.
Dans cette lettre de doléances, les transporteurs ont également demandé au gouvernement, d’adopter des mesures économiques d’urgence pour aider le transport frappé de plein fouet par la baisse des approvisionnements dans les ports italiens avec l’interruption des fournitures chinoises dans le cadre de la crise sanitaire.