Ses deux grands bâtiments bicolores s’imposent désormais, à l’entrée du port de Lyon : voulu par l’État et les collectivités locales, et en projet depuis 2017, l’hôtel logistique urbain (HLU) de cette agglomération a été inauguré ce 25 mars, après sept premiers mois de fonctionnement. Avec ses 29 000 m2 sur 5 ha, il est le plus grand du territoire national, hors Île-de-France. L’opération, de 46 M€, a été portée par un consortium composé de la société d’économie mixte (Sem) Lyon parc auto (LPA), la Banque des territoires (groupe Caisse des dépôts), La Poste immobilier et la filiale immobilière d’une autre Sem, la Société d’équipement de la région lyonnaise. Ceux-ci ont créé la SAS HLU pour exploiter à présent le lieu.
« L’hôtel logistique urbain s’est imposé comme la solution adaptée pour capter les flux entrants dans la ville et les acheminer vers leur destination finale », définit le président de la SAS, Guillaume Curnier, par ailleurs directeur général de LPA. Un « projet d’intérêt général » qui s’inscrit dans le contexte du renforcement progressif des critères de la zone à faibles émissions de Lyon – dont le périmètre commence aux portes du HLU – et de la clôture fin mars d’un appel à projets de LPA pour renouveler les baux de ses cinq espaces logistiques urbains disséminés dans des parkings de centre-ville. Pour une cohérence d’ensemble, « il pourrait être intéressant de ne retenir qu’un seul et même prestataire, avance Guillaume Curnier, et pourquoi pas l’un de ceux présents au HLU ».
Ce dernier est en effet exploité par différents acteurs, pour différents usages, tous avec une flotte pour moitié décarbonée. Le bâtiment (ou « plot ») sud est un entrepôt logistique de 200 m de long sur 80 m de large, avec une hauteur de 15 m sur deux niveaux. Sa surface, de plus de 18 700 m2, est divisée en quatre cellules (trois ayant neuf quais de plain-pied et une en ayant six). Les accès et sorties de l’étage se font par des rampes à sens unique. C’est le groupe La Poste qui a investi ce plot. Après Urby, sa filiale logistique urbaine qui a cessé ses activités fin 2023, c’est DPD France, filiale de Geopost, qui occupe depuis novembre la totalité du rez-de-chaussée, soit 52 % de la surface totale. Ses salariés réceptionnent chaque jour quatre tractions en provenance de trois hubs nationaux, soit 4 500 colis quotidiens livrés sur 35 tournées. La Poste immobilier recherche un autre opérateur pour l’étage.
Le bâtiment nord du HLU, quant à lui, est entièrement loué à LPA, qui en sous-loue les espaces de manière à en faire un « démonstrateur de l’innovation logistique ». Haut de 22 m, il se déploie sur quatre niveaux, soit 10 185 m2 au total. Les deux niveaux supérieurs sont des espaces tertiaires, d’ores et déjà occupés par Kleuster, marque de vélos à assistance électrique pour la logistique de Jean Lain e-city (groupe Jean Lain mobilités). Quant aux deux étages inférieurs, ce sont des entrepôts avec portes à quai côté sud, des cours camions orientées expéditions à l’est et à l’ouest, et enfin des espaces réservés aux offres de livraison par vélos et triporteurs, véhicules autonomes et autre autopartage pour marchandises.
Renault Trucks a pris 250 m2 pour créer un garage pour l’entretien et la réparation des VUL électriques de ses clients de zone urbaine. Mais l’essentiel (3 500 m2) du rez-de-chaussée et du premier étage est occupé depuis novembre par DB Schenker. Ses salariés réceptionnent chaque jour quatre navettes venant de son hub de l’aéroport lyonnais, Saint-Exupéry. Au lieu de livrer le cœur de l’agglomération depuis cette agence, comme il le faisait auparavant, il massifie au HLU, puis assure 270 livraisons par jour dans huit arrondissements lyonnais et l’ouest de l’agglomération. Enfin, DB Schenker expérimente au premier étage une nouvelle activité de stockage et préparation de commandes, l’exploitation sur deux niveaux étant permise par des monte-charges et ascenseurs. Son objectif à l’échelle de tout le HLU : réduire l’emprise foncière.
