Prévu par le plan d’actions de la stratégie France Logistique 2025 présentée en mars 2016, ce référentiel, basé sur l’engagement volontaire des entreprises, va être revu sur la forme pour inciter davantage les PME à se lancer. Ce document est issu d’un travail piloté et financé par la DGITM (Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer), en association avec la DGE (Direction générale des entreprises), avec une méthode de travail participative. Une vingtaine de sociétés ont appliqué la formule pendant une phase pilote. Parmi elles, des sociétés adhérentes au Club Déméter, comme STEF, FM Logistic ou Kuehne+Nagel. « Ces entreprises s’avéraient matures sur la question, elles ne partaient pas de zéro, indique Julien Darthout, délégué général du Club Déméter, association qui a pour vocation d’expérimenter des projets de logistique responsable et de RSE. Certaines ont appris et ont mis en place des indicateurs ou des projets. On s’est demandé si cette approche convenait à l’ensemble des entreprises, notamment celles qui sont moins structurées. » Ce référentiel reste un guide qui ne constitue ni une norme ni un label et qui ne relève d’aucune obligation législative ou réglementaire. Il permet de définir sa propre stratégie pour structurer la RSE et donne aux entreprises toutes les connaissances pour être cohérentes dans la mise en place d’une démarche. Le dispositif est entièrement aligné sur l’ISO 26000, qu’il décline et adapte à la spécificité des activités logistiques. Telle que définie dans des normes internationales, la RSE est composée de sept champs d’action : environnement, social, gouvernance, loyauté des pratiques, enjeux liés aux clients-consommateurs, développement des territoires et droits de l’homme. Ce guide s’organise en quatre étapes : une entrée en matière pour comprendre la RSE, puis un fascicule de lignes directrices pour identifier et hiérarchiser les 27 enjeux RSE en logistique. Un troisième chapitre décrit les objectifs stratégiques de la démarche, le déploiement d’actions et la mesure de leur performance. Le quatrième aborde le pilotage de la performance RSE et le dialogue avec les clients. Il est complété par des annexes rassemblant des documents de référence. L’ensemble du référentiel est disponible gratuitement sur le site du ministère de la Transition écologique.
« Sur le fond, ce document convient à toutes les entreprises puisqu’il présente des pistes, avec une bonne segmentation de la définition de la RSE et ce qu’elle représente, souligne Julien Darthout. En revanche, sur la forme, un travail reste à accomplir pour faciliter l’assimilation. Il convient de trouver un moyen pour que ces petites PME, par étapes, entrent dans ce référentiel RSE. » Les retours d’entreprises au Club Déméter montraient que certains points des sept champs d’action étaient plus difficiles à déployer. Si le référentiel s’adresse aux entreprises de la logistique, les entreprises de transport peuvent également s’y intéresser. « Il repose sur la logistique “à la française” et inclut le transport, souligne Julien Darthout. Bien sûr, le transporteur n’a pas l’ensemble des champs possibles présentés dans le référentiel devant lui, comme la pénibilité dans l’entrepôt, qui doit être moins présente. Par ailleurs, le monde du transport regroupe beaucoup de TPE, la démarche peut paraître plus compliquée à mettre en place. Mais, s’agissant d’un référentiel, avec un engagement volontaire, on y prend ce qu’on veut, selon ce qui colle à l’activité, et on peut procéder par étapes. »