“Faire en sorte que le visiteur puisse repartir avec une solution”

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En préambule du Salon Solutrans prévu en novembre prochain à Lyon, le président de l’événement, Patrick Cholton, fait le point sur les nouveautés de cette édition 2023 et sur les tendances du marché français des véhicules industriels.
Du 21 au 25 novembre 2023 aura lieu à Lyon le Salon Solutrans. Quelles sont les ambitions de cette édition ?

L’édition 2023 va avoir comme fil rouge celui de la transition énergétique des véhicules industriels. Il y aura une trentaine de conférences sur différentes thématiques comme les nouvelles motorisations alternatives, les ZFE, le rétrofit, la livraison urbaine, les véhicules automatisés, les pneumatiques ou encore la place des vélos cargos dans le TRM. L’innovation sera comme toujours un des axes majeurs du Salon, au travers des Innovations Awards. Notre volonté est que le visiteur puisse repartir avec une solution, en démystifiant les énergies alternatives. Tout est réuni pour le permettre selon un triptyque favorisant le retour sur investissement. Par exemple, un visiteur souhaitant verdir sa flotte pourra parfaire sa connaissance avec des conférences et ateliers sur ces nouvelles motorisations, prendre en main les véhicules sur le Village des essais et se renseigner sur les assurances et les financements dans le hall 6.

En matière de fréquentation, le Salon a-t-il retrouvé son rayonnement d’avant-pandémie ?

Solutrans est le premier événement européen du TRM devant l’Allemagne. Nous réunissons des exposants de toutes nationalités sur les 95 000 m2 du Salon, dont 30 % d’entreprises basées à l’étranger, que ce soit en Europe (Allemagne, Italie, Espagne, Portugal, etc.) mais aussi sur d’autres continents (Chine, Turquie, Inde, Maghreb, etc.). À sept mois de l’événement, nous avons déjà atteint la superficie de 2021 au niveau des exposants, et nous devrions être complets dans les prochaines semaines. Nous espérons accueillir plus de 50 000 visiteurs pour cette édition, mais ce qui nous importe le plus, c’est la qualité du visitorat avec de réelles intentions d’achat.

Vous êtes également président de la Fédération française de carrosserie. Pouvez-vous faire un point conjoncturel sur le marché de la carrosserie pour les véhicules industriels ?

Comparé à la même période en 2022, il y a une nette amélioration en matière d’approvisionnement en semi-conducteurs ou de pièces de carrosserie. Cela est notamment dû à un repositionnement en matière de sourcing, avec au moins deux fournisseurs par produit. Une tendance facilitée grâce à une relocalisation de la production de certaines pièces de carrosserie ou de composants en Europe. Mais ce n’est pas encore tout le temps possible selon les composants. Par exemple, la Chine et l’Inde restent les principaux pourvoyeurs de certains accessoires.

Cette amélioration de l’approvisionnement se reflète-t-elle chez les constructeurs ?

Le carnet de commandes des constructeurs de poids lourds est plein et les délais se réduisent, avec en moyenne, six mois d’attente entre l’achat et la livraison. En 2023, il devrait y avoir une importante reprise du marché des véhicules industriels et des VUL, se traduisant par une croissance des immatriculations en 2023. Par typologie de véhicule, le marché des VUL devrait se rétablir au niveau d’avant-pandémie, et celui des semi-remorques va légèrement remonter. Les ventes des porteurs et tracteurs devraient s’accroître fortement, sous l’impulsion de la hausse de la demande du transport frigorifique.

Qu’en est-il des véhicules à motorisations alternatives ?

Les transporteurs sont conscients qu’il faudra s’appuyer sur un mix diversifié d’énergies au niveau des véhicules selon les usages. Le mouvement a déjà commencé. Par exemple, en 2020, on recensait 98,2 % de VUL roulant au gazole contre 79,7 % en 2022. Cela se voit également sur la mobilité lourde. En 2020, 96,4 % des porteurs et 96 % des tracteurs roulaient au gazole, contre 90,9 % et 93 % respectivement aujourd’hui. La transition énergétique des véhicules devrait s’accélérer, porté notamment par l’essor du rétrofit. Mais au rythme où la transition se fait, les véhicules à moteur thermique ne font pas encore partie du passé malgré les échéances fixées.

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