En Bourgogne-Franche-Comté, un « moment de pédagogie » pour députés

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Du 28 septembre au 2 octobre, des transporteurs de toute la France ont ouvert leurs portes à des parlementaires et d’autres décideurs. Le but de cette Semaine nationale du transport routier organisée par la FNTR est de « redonner toute sa place et sa fierté » à ce secteur dont les salariés ont été, au cœur de la crise sanitaire, en deuxième ligne. Exemple de rencontres députés-transporteurs en Bourgogne-Franche-Comté.

Pour lui, c’était une première… Le 28 septembre, Sylvain Baudry, directeur général de Logivia (Aiserey, Côte-d’Or), a été l’un des premiers transporteurs locaux à accueillir un parlementaire dans le cadre de la Semaine nationale du transport routier de marchandises (TRM) organisée par la FNTR. C’est Fadila Khattabi, députée LREM de la 3e circonscription de Côte-d’Or, qui a répondu à l’invitation, se montrant très intéressée par cette visite de plus de deux heures accompagnée par Georges Grenier et Philippe Demonteix, respectivement président et directeur de la FNTR Bourgogne. « Il s’agit d’une belle entreprise », s’enthousiasme la députée, qui avoue qu’elle ne connaissait « pas vraiment » le TRM avant cette opération. « Comme je l’ai fait pendant le confinement, cela me permet de rendre hommage à des entreprises et salariés qui se sont fortement mobilisées pendant la crise sanitaire, explique-t-elle. Ils peuvent être fiers, parce que s’il y avait eu des pénuries dans les magasins, on aurait pu avoir des émeutes. »

E-commerce en milieu rural

Cette forme de reconnaissance était l’objectif visé par la FNTR : « Nous avons voulu interpeller la classe politique avec ce moment de pédagogie, explique Philippe Demonteix. Nous voulons qu’ils voient le secteur par un autre prisme que la fiscalité, la pollution… » Pari semble-t-il réussi… Reçu par la société Régis-Martelet (groupe Blondel) à Dijon le 28 septembre, Rémi Delatte, député LR de la 2e circonscription de Côte-d’Or et membre de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, en est reparti… avec la promesse de revenir pour une visite consacrée à l’e-commerce en milieu rural, sujet sur lequel il prépare un rapport.

De son côté, Fadila Khattabi n’a pu rencontrer que quelques-uns des 160 collaborateurs de Logivia, les conducteurs étant sur la route lors de sa visite. Mais elle se dit « impressionnée par l’implication des dirigeants dans le dialogue social et pour le bien-être au travail de leurs salariés ». Lui décrivant un management « autonomisant », Sylvain Baudry a voulu convaincre la députée qu’une « société de transport peut être gérée en entreprise moderne ». Dans la même lignée, il a tenu à lui présenter tous ses axes d’innovation, comme un système de traçabilité par QR code des livraisons en vrac ou encore ses deux véhicules au gaz et les cinq autres à l’Oleo100. « J’ai eu droit à un petit tour dans leur bijou, un camion au GNV coûtant la bagatelle de 120 000 euros », lance Fadila Khattabi. Lorsque la députée apprend que Logivia s’apprête à créer, avec ses deux coopératives agricoles actionnaires, un méthaniseur produisant un biogaz qu’elle utilisera ensuite, elle se montre convaincue. « J’ai bien senti une inquiétude des transporteurs face aux exigences légitimes de nos concitoyens d’une excellence environnementale et d’une préservation de la santé, rapporte-t-elle. Et j’ai vu qu’ils s’inscrivent dans cette démarche », confie-t-elle. Lui décrivant son activité de transport régional de grains, de nutrition animale, d’animaux vivants, de matériels agricoles, etc., Sylvain Baudry a tenu à lui expliquer : « Le transport routier est irremplaçable, parce que la majorité de l’activité se déroule en proximité, en circuits courts. »

« Communiquez davantage ! »

Autre argument de la branche : les emplois pérennes qu’elle crée. Un argument développé par la FNTR Franche-Comté, qui invitait le 28 septembre pas moins de deux députés, une sous-préfète, deux élus locaux et un représentant de CCI au lycée professionnel du transport de Gray (Haute-Saône).

Mais tous ces députés pourront-ils faire passer les messages dans l’Hémicycle ? « Au moment où les débats viendront, nous pourrons faire attention à nos décisions, promet Fadila Khattabi. Notamment pour donner du temps pour la transition : on ne renouvelle pas si facilement une flotte. » Philippe Demonteix compte aussi sur la députée, en tant que présidente de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale pour défendre le CFA, « un mécanisme qui n’est pas indu », lui a-t-il rappelé. Mais la députée LREM estime que les points de vue des transporteurs ne pourront être réellement entendus que si la profession communique davantage : « C’est une filière trop discrète ! » Pointant l’actualité propice du plan de relance et de la présentation du projet de loi de finances pour 2021, elle l’assure : « Il faut prendre le train quand il passe et diffuser l’information aux parlementaires, parce que de toute façon, toutes les autres filières le font. »

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