"C’est l’économie locale qui fera les frais de cette nouvelle taxe"
Philippe Virtel, membre du conseil professionnel TLF Est et Pdg du groupe MGE
"À peine sortis de la crise, dont nous ne sommes pas remis sur le plan économique, qu’on nous parle de taxation de nos activités ! L’Alsace, à travers sa politique sur les mobilités, entrave le bon fonctionnement de sa propre économie. Comme dans toute stratégie de taxation, on parle déjà d’exceptions, et les exceptions créent de la jalousie et de la colère.
En opposition géographique dans la même région
Nous allons nous trouver en opposition géographique au sein d’une même région et on voit les élus de l’ancienne Lorraine s’inquiéter du report de trafic chez eux. De plus, si on se dit que 80-85 % des mouvements de poids lourds sur le territoire concernent surtout l’économie locale, c’est elle qui en fera les frais. Ce qui est souhaitable est qu’il y ait beaucoup de concertations et que si taxation il doit y avoir, ceux qui paient soient bénéficiaires, via les infrastructures de transport."
------------------------------------------------------------------------------------
"Nous envisageons des actions de blocage"
Franck Augustin, président des Transports Routiers d’Alsace (67), 60 salariés, 30 tracteurs
"Avec la mise en place de l’autoroute A355 de contournement ouest de Strasbourg dans le cadre de la ZFE en cours d’installation, nous aurons déjà à nous acquitter d’un péage alors que, traditionnellement, les autoroutes sont en grande majorité gratuites en Alsace comme en Bretagne. L’écotaxe, c’est la taxation de trop ! Nous allons tout mettre en œuvre pour que le dispositif ne soit pas appliqué, notamment à travers des actions de blocage.
Le tissu local en danger
Il va falloir que les défenseurs de l’écotaxe nous expliquent comment nous pourrions la répercuter sur le prix du transport sans risquer de subir la concurrence déloyale de grands groupes et d’entreprises moins-disantes. Si des réductions sont prévues pour les véhicules dits « propres », actuellement cela n’a pas de sens car l’offre des camions roulant avec des carburants alternatifs reste faible et les infrastructures d’avitaillement quasi inexistantes sur notre territoire. Au final, en l’état, l’ordonnance met automatiquement en danger le tissu des TPE/PME du transport routier en Alsace. Nous devons donc nous défendre."