Ce programme vise à accélérer et à augmenter le recours à la cyclologistique par les chargeurs et transporteurs pour les livraisons du premier et du dernier kilomètres principalement en zone urbaine dense. Le premier axe a pour but d’accompagner les acteurs de la logistique vers un usage plus intensif de la cyclologistique grâce à des actions de sensibilisation, des stages opérationnels croisés et des interfaces d’échange pour explorer les perspectives de partenariat. Le second axe vise à augmenter la capacité de la cyclologistique à prendre en charge les flux logistiques, accompagner la professionnalisation des cyclologisticiens et habituer les acteurs du transport aux nouveaux schémas opérationnels induits par le vélo cargo. L’axe 3 ambitionne d’améliorer l’interopérabilité des systèmes d’information des acteurs de l’amont de la chaîne logistique avec ceux des cyclologisticiens pour permettre une mutualisation des flux, avec la création de standards techniques.
Le signal sur la réindustrialisation est très bon, même s’il manque de détail pour dire si le vélo cargo sera un axe fort de cet AAP. Soutenir une filière de fabrication française forte, c’est favoriser du matériel accessible et optimisé pour les usagers professionnels avec des normes exigeantes (fiabilité, réparabilité, garanties…) et diminuer les externalités négatives liées à l’import que la filière a subi pendant la Covid ou la guerre en Ukraine. L’aspect maintenance n’est pas évoqué dans le Plan alors que c’est une problématique pour les entreprises de cyclologistique. Il faut atteindre le niveau de performance du monde automobile (accessibilité et réactivité des professionnels de la maintenance, standardisation des composants, etc.) si l’on veut lever ce frein.
Cet objectif d’élargissement conséquent est ambitieux mais il semble atteignable au regard des montants d’investissement annoncés. Pour la cyclologistique, le développement des aménagements cyclables, bien que très important, doit impérativement s’accompagner de mesures de contrainte sur les autres modes motorisés légers (ZFE, ZTL, piétonnisation, etc.) ainsi que d’un travail spécifique et ambitieux sur l’enjeu du foncier (absent du Plan vélo).