Votre entreprise se présente en tant que « Team Kimmel », qui ne correspond ni au nom d’une société ni à une appellation commerciale à proprement parler. Que voulez-vous signifier par cette démarche ?
Nous avons préféré opter pour la notion d’équipe ou de « team » plutôt que de groupe car nous considérons que nous sommes tous embarqués dans une même aventure humaine dans laquelle chacun et chacune doit s’entraider et s’accorder. Toute la « Team Kimmel » participe de l’ascension des différentes sociétés. Il s’agit de construire ensemble l’avenir. Une telle appellation met aussi clairement l’accent sur la richesse de l’entreprise, l’humain, qu’il s’agit de valoriser. Le management mis en œuvre est le reflet de cet état d’esprit. Nous exerçons un management de proximité fondé sur le conseil et le respect de chacun. Il convient d’accompagner, de chercher à comprendre les problèmes qui peuvent se poser afin de trouver ensemble des solutions pour les résoudre. Manager consiste aussi à montrer l’exemple, à donner un sens et une direction aux projets que l’on souhaite réaliser. Nous estimons que l’on ne dirige plus une société, mais que l’on accompagne les collaborateurs et les collaboratrices afin de créer ensemble de la valeur ajoutée. Tout cela n’est rien sans la passion. Il n’y a pas de réussite sans passion. Il faut la vivre pour réaliser ses rêves.
Depuis 2019, vous avez développé un site original et atypique à Thal-Drulingen (67) que vous avez dénommé « Centr’Autothal ». Il est dédié aux poids lourds et plus largement aux automobiles, utilitaires et même aux engins agricoles. Pourquoi avoir développé un tel concept ?
Cette zone répond aux besoins de services au niveau local, voire régional ainsi qu’à ceux d’une clientèle de passage. Organisée autour de trois pôles, elle est destinée à la fois aux professionnels et aux particuliers. En ce qui concerne le transport et la logistique, l’objectif était de regrouper en un même endroit l’ensemble des services qui entourent un poids lourd, de l’achat de véhicule à son entretien, en passant par les contrôles obligatoires ou même la possibilité de garer un ensemble de manière sécurisée. Pour monter ce centre, nous avons pu nouer plusieurs partenariats afin d’assurer des services de qualité. Nous souhaitons y organiser régulièrement des événements. Ainsi, le 28 mai prochain s’y tiendra la troisième édition d’un slalom automobile qui proposera différentes animations, dont une exposition de camions décorés.
Aujourd’hui, comment se répartit le chiffre d’affaires des sociétés de la « Team Kimmel » par type d’activité ?
Le transport représente 60 % de nos revenus, les services 30 % et la logistique 10 %. D’un point de vue géographique, 80 % du chiffre d’affaires est lié à des activités au niveau national ou international, 20 % au niveau régional. La taille de nos clients est très variable. Ces derniers appartiennent à tous les secteurs. Nous veillons à ne pas nous rendre dépendants de sorte que nos deux principaux ne contribuent pas à plus de 17 % du total de nos revenus.
Après avoir créé Centr’Autothal, qui accueille notamment un entrepôt de la société Kimmel Logistique d’une superficie totale de 24 000 m2, entendez-vous poursuivre le développement du transport et de la logistique ?
Tout à fait. Nous venons de finaliser la création d’une filiale en Allemagne qui sera spécialisée dans le transport de béton. Dans le domaine du transport, nous comptons continuer de nous diversifier dans différents métiers, mais sans nous disperser. Il faut étudier toute opportunité de croissance organique ou externe en fonction de nos propres nécessités, car une entreprise se nourrit de projets. Par exemple, nous serions intéressés par une implantation dans la région bordelaise où nous disposons d’un trafic important. Mais nous restons aussi attentifs aux opportunités, tout en veillant à trouver le personnel d’encadrement capable d’accompagner notre croissance. L’expérience nous a appris qu’il y a souvent des synergies à créer que l’on ne perçoit pas immédiatement. Notre volonté est de grandir tout en simplifiant l’organisation. Ainsi, souhaitons-nous aussi déployer davantage des solutions de location longue durée dédiées qui concerne à l’heure actuelle plus de cinquante ensembles routiers attribués à de clients des secteurs de la menuiserie, de l’agroalimentaire, du gaz ou de la chimie. Ce type d’activité permet d’éviter le stress généré par l’exploitation. Enfin, nous avons identifié du potentiel en logistique. Il s’agirait de proposer de la préparation de commandes afin de générer davantage de valeur ajoutée.
Vous disposez de 14 000 m2 de toiture recouverte de panneaux photovoltaïques sur une partie de vos bâtiments logistiques et vous envisagez de réaliser une centrale photovoltaïque sur votre parking du centre routier grâce à la réalisation d’ombrières poids lourds. Quelle place la transition écologique occupe-t-elle dans votre stratégie ?
Nous la voyons comme une opportunité et comme une diversification qui est d’actualité. Nous ambitionnons de proposer une prestation orientée RSE ou un savoir-faire que nos confrères ne sont pas en mesure de fournir. Grâce aux panneaux photovoltaïques et aux deux centrales qui y sont associées, nous produisons 1,4 mégawatt par an. La station de lavage, qui est accueillie au Centr’Autothal, a été conçue pour fonctionner sur la base d’une consommation basse d’eau. Elle est en outre associée à une centrale de dépollution des eaux usées. La transition écologique et le déploiement d’une politique RSE permettent de contribuer à une économie circulaire. Nous constatons que de nombreux clients sont demandeurs d’une politique RSE et qu’ils sont prêts à payer pour cela une prestation à un prix supérieur. À moyen-long terme, il est enthousiasmant d’imaginer que nous pourrons créer notre propre énergie et dans un avenir proche faire rouler nos véhicules avec ces énergies électrique et hydrogène. Parmi les projets sur lesquels nous travaillons figure par exemple la création d’une station hydrogène. Évidemment, nous menons une politique de réduction des consommations qui s’appuie, entre autres, sur une formation à l’écoconduite car il est inutile d’accroître le niveau de technologie embarquée si la conduite n’est pas adaptée de manière à en tirer les bénéfices. Il y a deux ans, après l’obtention d’un marché public, nous avons intégré à notre flotte six moteurs roulant au gaz, mais à l’avenir nous tablons sur un mix électrique-hydrogène. Nous attendons d’ailleurs impatiemment l’arrivée des premiers véhicules avec ce type d’énergie.
Siège : Thal-Drulingen (67)
Chiffre d’affaires 2022 : 60 M€
Effectif : 400 salariés, dont 280 conducteurs
Parc : 600 cartes grises, dont 270 moteurs
Activités : marchandises générales, exceptionnel, logistique