Dans un contexte inflationniste, le groupe Delisle tire son épingle du jeu. Fondée en 1977 par Jean-Louis Delisle, l’entreprise familiale, basée à La Ferté-Gaucher (77), s’est spécialisée dans le transport de vrac alimentaire (liquide et pulvérulents) par citerne. Active également dans le vrac industriel et le transport de marchandises palettisées, elle a connu un développement régulier : c’est ainsi qu’en 47 ans d’existence, la société a procédé à 35 opérations de croissance externe, auxquels s’ajoute de la croissance organique. « La dernière croissance en date est celle des Transports Antoine en 2021, qui nous a permis de quasiment doubler de taille », indique Jonathan Delisle, fils du fondateur et dirigeant du groupe éponyme depuis 2017. Ne voulant pas forcément croître à tout prix, l’entreprise souhaite, depuis la reprise des Transports Antoine (14), davantage temporiser afin de bien l’intégrer. « En 2024, nous nous focaliserons davantage sur une optimisation des coûts, et il n’y aura pas d’investissement conséquent », précise le dirigeant.
Pour attirer de nouveaux salariés et les fidéliser, le groupe Delisle a initié tout un panel d’actions sur les volets des conditions de travail, de la qualité de management ou encore l’équilibre vie personnelle-professionnelle. « Le salaire n’est en effet plus forcément la motivation numéro un pour quelqu’un qui est à l’écoute du marché, même si ce n’est pas un critère à négliger. Il faut leur donner envie de venir, notamment à travers le développement de la marque employeur », indique Jonathan Delisle. Dans ce cadre, la candidature au trophée du Transporteur de l’année 2024 va contribuer au renforcement de la marque employeur. « Cela constitue une reconnaissance professionnelle, à la fois en externe et en interne, du travail initié par mon père », indique le président du groupe Delisle. Suivant cette démarche, la société a initié un travail de fond avec les exploitants, pour qu’ils soient davantage à l’écoute des conducteurs malgré le feu de l’action. « Il faut donc trouver les moyens de se réorganiser au sein des équipes pour se dégager du temps pour des échanges avec les conducteurs », indique le dirigeant.
En matière de transition énergétique, le groupe Delisle a opté pour les biocarburants. « Le B100, malgré ses contraintes techniques, de rétrofité et de surcoût de maintenance, nous paraît plus simple, car il nous permet tout de suite de réduire notre empreinte carbone », précise Jonathan Delisle. Toutefois, le groupe a choisi de rester sur du B100 flexible pour ses véhicules, en raison notamment du manque de stations publiques. « Nous estimons qu’entre 50 et 60 % de pleins se font dans nos dépôts. Du B100 irréversible nous aurait bien sûr permis de bénéficier du suramortissement et d’être en Crit’Air 1 quand ce sera obligatoire au niveau des ZFE. Mais nous serions pénalisés par l’absence de pleins sur la route », explique Jonathan Delisle. Quant à l’électrique, il n’a pas beaucoup d’intérêt pour le moment, du fait que l’activité du groupe porte essentiellement sur la zone longue. Quant au gaz, les déboires rencontrés par les confrères sur la volatilité des cours et les difficultés de réparation des moteurs n’ont pas plaidé pour ce choix. Toutefois, le groupe Delisle est conscient que le biocarburant n’est qu’une solution transitoire, et que les énergies d’avenir seront à terme l’électricité et l’hydrogène. Mais le dirigeant préfère se laisser le temps pour identifier tous les tenants et aboutissants et choisir en conséquence.
Siège social : La Ferté-Gaucher (77)
Année de création : 1977
Chiffre d’affaires 2023 : 225 M€
Chiffre d’affaires 2022 : 215 M€
Résultat d’exploitation 2023 : 2 M€
Résultat net 2023 : 2 M€
Effectif : 1 545 salariés dont 1 220 conducteurs
Parc : 1 170 moteurs, 1 560 semi-remorques
Activités : transport de vrac alimentaire en citerne, vrac industriel, marchandises palettisées, logistique et lavage de poids lourds