Le Tyrol autrichien et le Tyrol du Sud sont favorables à la mise en place d’un système numérique de créneaux horaires pour le franchissement du col du Brenner, à la frontière entre l’Autriche et l’Italie par les camions circulant entre l’Allemagne et la Péninsule.
Une étude réalisée par l’université d’Innsbruck confirme que ce système pourrait avantageusement remplacer l’actuelle procédure de ‘transit par blocs’ de véhicules, très contestée, et responsable de kilomètres d’embouteillages de poids-lourds en Allemagne et en Italie.
Juridiquement possible
Ce transit par blocs mis en place par l’Autriche – sans l’accord de ses deux voisins- limite le nombre de camions autorisés à franchir les Alpes à environ 350 véhicules par heure plusieurs jours par mois, selon un calendrier aléatoire, ce qui ajoute au mécontentement des transporteurs allemands et italiens.
"Le système de créneaux horaires numériques est juridiquement possible", estime Walter Obwexer, professeur de droit européen de l’université autrichienne. A condition toutefois que la limitation des créneaux disponibles ne soit justifiée que par des questions techniques, et non discriminatoires, en fonction par exemple de la nationalité des véhicules.
Diviser la journée en différents créneaux
Le tronçon contesté -une soixantaine de kilomètres d’autoroute à quatre voies au sommet des Alpes- se trouvant à cheval sur trois pays, l’Allemagne, l’Italie et l’Autriche devraient se mettre d’accord dans le cadre d’un traité international.
"Il faudrait diviser la journée en différents créneaux pour lesquels les utilisateurs peuvent s’inscrire en ligne, en fonction de la charge de l’infrastructure, ce qui garantirait la fluidité du trafic et augmenterait la possibilité de planifier leurs trajets pour les transporteurs", explique Martin Vallazza, directeur du département Infrastructures et mobilité de la région du Tyrol du Sud.
Un système en cinq phases
L’étude envisage un système en cinq phases - réservation, pré-enregistrement, enregistrement, entrée et sortie- qui permettrait de déplacer les pics de circulation vers les créneaux horaires moins fréquentés."Il sera inévitable de mettre en place un système de créneaux horaires, estime le gouverneur de la province italienne, Arno Kompatscher. La capacité de l’autoroute reste la même, mais le volume du trafic ne cesse d’augmenter. Seul un système numérique permettra de gérer à moyen terme le flux de la circulation."
Le système actuel de restrictions de circulation, imposé par l’Autriche, provoque de vives tensions entre les trois pays depuis des années. La publication fin décembre du calendrier des blocs pour janvier avait suscité de nouvelles critiques de la part des routiers et des industriels italiens qui se disent discriminés par le système et accusent Bruxelles de passivité sur le dossier.