Sur les 470 véhicules que nous avons contrôlés depuis le début de l’année, 413 étaient en infraction. 67 %, soit 278, parce qu’ils ne respectaient pas le Paquet mobilité. Il y avait même deux camions qui étaient sur les routes non-stop depuis plus de deux mois. 53 véhicules n’étaient jamais rentrés dans leur centre opérationnel depuis le début de l’année… Là, je lance une flèche à mes collègues allemands. Comment se fait-il qu’un camion lituanien puisse faire son contrôle technique en Allemagne ?
Sur les chauffeurs que nous avons contrôlés cette année, 181 étaient à bord de tracteurs lituaniens et 251 chauffeurs étaient en provenance de pays tiers. Il s’agit de plus en plus souvent de personnes originaires de pays comme la Chine, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan et même les Philippines. J’ai eu un Bulgare qui n’était pas rentré chez lui de toute l’année. Sans parler de ceux qui ne sont pas payés, comme la centaine de conducteurs en grève sur une aire d’autoroute en Allemagne [Leur employeur polonais leur doit près d’un demi-million d’euros, NDLR]. Le problème, c’est que si vous proposez 1 500 euros par mois à un Ouzbek qui gagne 150 euros chez lui, il sera content. Et il ne sait pas qu’il se fait avoir.
C’est simple, en huit mois, mon petit poste de contrôle avec cinq contrôleurs a émis près d’un million d’euros d’amendes, pour un montant moyen de 2 250 euros. C’est encore plus que l’an passé. Ce qui m’inquiète, c’est la rapidité avec laquelle sont payées les amendes. Un Lituanien en irrégularité que j’ai traîné au contrôle technique a sorti 5 790 euros d’amende en perception immédiate, comme c’est autorisé en Belgique. Sur les 411 amendes que l’on a infligées cette année, seules 34 ont choisi la procédure de consignation, qui passe par une audience. Ils veulent juste vite payer et vite repartir.