La branche a franchi la barre des 800 000 salariés, avec 10 000 emplois créés au 31 décembre 2022. Le rapport 2023 de l’OPTL (Observatoire prospectif des métiers et des qualifications dans les transports et la logistique) indique néanmoins que cette augmentation d’1,3 % marque cependant un ralentissement après une croissance de 4,2 % l’année précédente. À noter que la branche a gagné plus de 150 000 postes en 10 ans. La hausse de 2012 a été portée par les prestataires logistiques et les auxiliaires de transport (manutention / magasinage), mais ne touche pas cependant pas le TRM (+ 0,1 %) qui représente plus de la moitié des effectifs de la branche, avec 424 006 salariés. Une contraction est observée chez les loueurs et les déménageurs. La famille de la conduite, qui représente deux tiers des salariés de la branche, voit son volume stagner (+ 0,2 %). Le nombre de femmes progresse et atteint 151 000 postes (+ 3,3 %). Toutefois, dans le TRM spécifiquement, elles ne représentent 11 % de la population et n’occupent que 4 % des postes de conduite. Malgré 2,5 % de hausse de PIB en 2022, après + 6,4 en 2021, « sur l’ensemble de la branche, on n’a retrouvé ni le niveau de production ni celui d’exportation d’avant crise sanitaire, souligne Valérie Castay, directrice du département des études et projets à l’AFT. Dans le TRM, l’activité est restée stable et les chiffres d’affaires ont augmenté parce que les prix de transport ont suivi l’inflation. » Moins d’entreprises ont été créées (– 43 %), mais plus de défaillances ont été constatées. « Les liquidations et redressements judiciaires ne représentent respectivement que 2 % et 1 % des défaillances, tempère précise Valérie Castay. Les procédures touchent en très grande majorité les sociétés enregistrées sous le code NAF 5320Z, qui est celui de la livraison à domicile. Cette activité semble marquer le pas ».
L’intérim est de son côté marqué par une baisse d’effectif. « Il reste néanmoins à un très haut niveau, représentant plus de 70 000 temps pleins. Il ne faut pas oublier que 2021 avait enregistré un nombre de postes record, » souligne Valérie Castay.
Le marché du travail est apparu extrêmement dynamique avec plus d’un million d’offres d’emploi enregistrées à Pôle emploi, tous secteurs transport confondus (+ 12 %). En parallèle, le nombre de demandeurs d’emploi s’est affaissé (-5 %) pour passer sous les 600 000. Les tensions sur le recrutement se sont par conséquent accentuées, « d’autant que les demandeurs d’emploi inscrits auprès de Pôle emploi ne justifient pas nécessairement des prérequis indispensables pour exercer les métiers du transport et de la logistique », précise Michel Chalot, vice-président de l’OPTL. Au total, ce sont 370 000 postes qui n’ont pas été pourvus en 2022, contre 200 000 cinq ans plus tôt. Si les tensions s’annoncent moins marquées en 2023, du fait de la baisse d’activité, la pyramide des âges des salariés de la branche continue de glisser vers les tranches d’âge supérieures. Les moins de 45 ans qui représentaient 55 % des effectifs en 2012 ne composent plus que 45 % de la branche en 2022. Au 31 décembre 2022, 26 % des effectifs salariés ont plus de 55 ans (14 % en 2012) et l’âge moyen des salariés s’établit à 44 ans. Pour répondre au besoin croissant de recrutement, l’OPTL s’est d’ailleurs intéressé aux initiatives prises pour améliorer l’organisation et les conditions de travail en publient une étude sur les aspirations des jeunes. Nous reviendrons sur les résultats de cette étude dans notre prochain numéro.