« Nous avons deux ans d’existence. Nous sommes des passionnés de nautisme qui doit évoluer en profondeur avec la transition écologique et énergétique. Nous avons conçu une nouvelle propulsion en observant la manière dont les animaux marins se déplacent. C’est pour cela que nous parlons de nouvelle mobilité nautique bio-inspirée », explique Harold Guillemin, fondateur et pdg de FinX (voir https://finxmotors.com/).
Avec Fin5, l’entreprise propose « un premier moteur de bateaux à nageoire, sans hélice, 100 % électrique, dédié aux embarcations de petite taille et aux voiliers jusqu’à 3 tonnes ». Cette version Fin5 (5 comme 5 chevaux, 2 kw, batterie 48 V, puissance 2000 W) devrait être testée d’ici la fin de l’été 2021 puis viendrait l’étape de la présérie avec une prévision de production de 30 à 50 modèles en 2022. « Cela prend du temps, mais on y est presque ».
L’objectif est de proposer dans les meilleurs délais un deuxième moteur hors bord de 150 chevaux/100 kw (Fin150) fondé sur les mêmes innovations mais pour des bateaux plus grands et plus puissants, y compris effectuant du transport commercial, précise le pdg. « L’écart à franchir entre rien et 5 chevaux est très important puis entre 5 et 150, c’est une étape supplémentaire ».
Pour Harold Guillemin, être l’un des lauréats de l’appel à innovations « Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 » « prouve que notre technologie peut bousculer le marché, se développer. C’est un soutien moral. Cela nous est favorable sur le plan financier car nous sommes en cours de levée de fonds pour atteindre 3 millions d’euros afin d’avancer sur le deuxième moteur Fin150. Cela nous permet d’être connu, de rayonner, d’améliorer notre réseau de partenaires et de contacts ».
L’entreprise prévoit 5 bateaux dotés de ses innovations sur la Seine dans le cadre d’un partenariat pour la fourniture des unités qui doivent être électriques.
Volonté de la plus faible empreinte carbone possible
La technologie de FinX repose sur 15 brevets internationaux, vient du secteur de l’industrie (pompes de transfert de fluides) déclinée dans le médical (pompes d’assistance cardiaque) et aujourd’hui dans la mobilité.
« C’est une technologie sécurisée, aucun risque de blessures car sans hélice, robuste, facile d’entretien, plus silencieuse que les moteurs thermiques », indique le pdg.
Elle évite aussi les émissions de polluants ou d’odeur, en l’absence d’essence ou d’huile. Le propulseur FinX est composé de peu de pièces : pas de vilebrequin, ni de réducteur, ni de joint tournant. Seuls la membrane et ses aimants (en prise directe avec elle), oscillent. La durée de vie de la membrane est de 2 ans et peut être remplacée en quelques minutes.
La volonté est de parvenir à fabriquer des pièces avec la plus faible empreinte écologique possible, de privilégier des matériaux recyclés et/ou recyclables. « Le moteur est constitué en majorité de métaux (aluminium, acier), dont le recyclage est devenu familier et courant ».
Le choix de l’électrique et des batteries est assumé : « Le moteur électrique offre de nombreux avantages, bien que critiqué pour les batteries. Il permet d’avoir un faible impact environnemental, la technologie de batteries « eco-friendly » que nous préconisons chez FinX est le lithium-fer-phosphate ».