L’emblématique Pont des Trous à Tournai va être déconstruit en vue d’une reconstruction ultérieure avec une arche centrale plus large et plus haute. Le permis d’urbanisme requis a été délivré à la fin juin 2019. Les travaux de déconstruction de toute la partie centrale du pont entre les deux tours débuteront fin juilet. Ils entraîneront une coupure complète de la navigation durant quatre jours, du vendredi 2 au lundi 5 août.
Les pierres récupérées doivent servir à la reconstruction du pont dans une phase ultérieure. Celle-ci doit encore faire l’objet des procédures réglementaires d’appel d’offres et ne démarrera pas avant l’année prochaine, pour durer environ dix-huit mois.
Le « caractère médiéval » de l’architecture et le « rythme ternaire » des arches seront respectés, mais l’arche centrale verra son gabarit navigable porté à 12,5 mètres de largeur et à 7 mètres de tirant d’air. L’histoire se répète : dans son état actuel, le pont date en fait de l’après-guerre. Sa reconstruction avait été marquée par… un élargissement de l’arche centrale, aux dépens des arches latérales, et un rehaussement de tout l’édifice, tours comprises, pour faciliter la navigation.
Permettre le transit de bateaux de la classe Va
L’objectif est aujourd’hui de permettre le transit de bateaux de la classe Va standardisés (110 m x 11,4 m, la largeur maximale est aujourd’hui limitée à 10,5 m), comme sur tout le reste de l’Escaut entre la frontière française et Gand. Leur passage sera facilité par le placement de lisses de guidage avec un alignement droit de 25 mètres en amont et en aval de l’ouvrage.
Le Pont des Trous constitue « un des derniers goulets d’étranglement sur les 450 km de voies navigables wallonnes, au cœur du maillage européen Seine-Escaut », souligne le SPW Mobilité & Infrastructures. Sa reconfiguration constitue l’aboutissement d’un dossier marqué par bon nombre de péripéties.
La modernisation de la traversée de Tournai, avec élargissement d’une passe navigable et installation d’un nouveau pont, est un projet représentant un budget de 37 millions d’euros, dans lequel l’Union européenne intervient pour 40 %. Une partie importante de cet argent va au réaménagement de 2,7 kilomètres de quais en bordure de l’Escaut.