Pour l’année 2021, 1 638 695 poids lourds ont transité par le port de Calais, soit un léger recul de -1,4 % par rapport à 2020 pour un tonnage total de 38,19 millions de tonnes (-1 %). Le port a accueilli un peu plus de 4 500 camions par jour en moyenne. Il demeure le port leader sur le fret Transmanche (46 % de parts de marché), selon la direction du port qui a diffusé les résultats le 27 janvier 2022.
Si le Transmanche se replie, l’activité « commerce » progresse à Calais avec 560 827 tonnes et une croissance de +8 % en 2021 par rapport à 2020. Le coke de pétrole est reparti à la hausse avec 46 273 tonnes (+30 %). Le trafic de cailloux s’effrite de (-1 %). Le terminal sucrier poursuit sa reprise avec une augmentation de +22 % de son trafic à l’export (22 601 tonnes).
L’activité commerce apparaît aussi positive à Boulogne avec 696 803 tonnes et +2 %. La pierre à chaux a connu un essor de +50 % pour un volume de 270 000 tonnes et devient la matière la plus manutentionnée sur le terminal. Elle est suivie de peu par la chaux vive (265 431 tonnes). Ces deux matières représentent, à elles deux, les trois quart des volumes grutés à Boulogne.
L’activité du terminal d’autoroute ferroviairesà Calais, exploité par VIIA, a poursuivi sa progression en 2021 avec une croissance de +39,5 %. Les trains de l’opérateur ferroviaire, filiale de la SNCF, ont transporté en 2021, au départ ou à destination du port de Calais, 26 019 unités contre 18 661 en 2020, ce qui était déjà une performance.
Il a été rappelé que fin décembre 2021, c’est l’opérateur ferroviaire VIIA qui a été retenu dans le cadre de l’appel d’offres du gouvernement pour exploiter l’autoroute ferroviaire devant relier les ports de Sète et de Calais.
C’est aussi VIIA qui a remporté l’appel d’offres pour construire le terminal ferroviaire à Sète pour cette liaison où les travaux devraient commencer au printemps 2022 pour une durée de 8 mois. A Sète, comme à Calais, la technologie retenue est celle de Lohr.
Mais la ligne Sète-Calais n’attendra pas la fin des travaux dans le port du Sud pour être lancée : de premiers allers-retours sont annoncés au premier semestre 2022, sachant que des trains ont déjà circulé en novembre et décembre 2021.
Une fois à Calais, les remorques auront pour destination le Royaume-Uni ou d’autres pays du Nord de l’Europe, éventuellement en non-accompagné.
Comme dans les autres ports, le tourisme a été à la peine en 2021 à Calais, toujours sévèrement touché par les restrictions de déplacement des personnes en raison de la crise sanitaire. En 2021, ce sont 2 387 757 passagers (-27 %) qui ont transité par ce port.
Le trafic des véhicules de tourisme suit la même tendance avec 248 217 véhicules (-42 %). « Alors que le port de Calais est traditionnellement le passage privilégié pour les voyages de groupes dont l’activité a été durement affectée, le trafic des autocars a chuté de 70 % par rapport à 2020 avec 4 361 unités ».
De nombreux faits marquants en 2021
Lors de la présentation de ces résultats « contrastés », la direction a souligné le caractère « extraordinaire de l’année 2021 » avec l’entrée en vigueur du Brexit et la sortie du Royaume-Uni du marché commun, la crise sanitaire, l’arrivée d’une troisième compagnie Transmanche avec Irish Ferries en juin avec un premier ferry (l’Isle of Inishmore) puis un deuxième en décembre (l’Isle of Innisfree), la mise en service opérationnelle du nouveau port de Calais en octobre, après 6 années de travaux, un investissement de 863 millions d’euros.
Concernant le Brexit, il a été souligné que « le trafic fret au port de Calais est resté fluide. Après quelques ajustements durant les premières semaines, les professionnels du transport et de la logistique se sont appropriés les nouvelles mesures et le nombre de poids lourds en statut « orange » (formalités incomplètes ou passage par le SIVEP) en provenance du Royaume-Uni a rapidement décru ».
Depuis le 1 janvier 2022, c’est « la phase 2 du Brexit », avec l’entrée en vigueur des déclarations douanières britanniques. « Après les premières heures qui ont permis d’ajuster réglages et organisation pour les professionnels du transport soumis à ces nouveaux contrôles, le nombre de poids-lourds en non-conformité réglementaire a connu la même inflexion rapide que celle vécue en janvier 2021 ».
En juillet 2021, DFDS a mis en service son nouveau ferry, le Côte d’Opale qui a d’ailleurs été inauguré en août au nouveau port de Calais. Plus capacitaire (3 100 mètres linéaires de pont-garage et 1000 passagers) que ses navires actuels, et notamment du Calais Seaways qu’il a remplacé, ce nouveau ferry est également le plus grand navire naviguant actuellement sur le détroit avec 214 mètres de long.
Plus récemment, cet opérateur a suspendu en janvier 2022 sa ligne Ro-Ro lancée en juillet et dédiée aux remorques non-accompagnées et aux conteneurs, entre les ports de Calais et de Sheerness, situé dans le nord du Kent.
Perspectives 2022 et 2023
Au premier trimestre 2022, Irish Ferries devrait mettre en service un troisième ferry. Cette arrivée portera la flotte au départ de Calais à 10 navires. Avec une fréquence de 5 rotations par jour et par navire, ce sont 100 traversées quotidiennes, avec un départ toutes les 30 minutes, qui seront proposées aux transporteurs sur la ligne Calais-Douvres.
En 2023, le port de Calais devrait accueillir les deux ferries de nouvelle génération de P&O Ferries, symboles des investissements de cet opérateur sur la ligne Calais-Douvres. D’une longueur de 230 mètres et d’une capacité de 3 658 mètres linéaires, ils pourront accueillir jusqu’à 1 800 passagers. De conception hybride et amphidrome, ils seront plus économiques et plus écologiques pout une empreinte carbone diminuée.