Les ports intérieurs soutiennent leurs clients pendant la crise

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Diversement affectés par la baisse d’activité en période de pandémie, les ports intérieurs réunis au sein de l’AFPI soutiennent les entreprises implantées sur leurs quais en pratiquant des ristournes sur le loyer ou le stationnement des bateaux, dont profite, au premier chef, le secteur touristique. Restés totalement opérationnels et ouverts aux flux de marchandises même au plus fort des épisodes de confinement, les ports intérieurs ont tenu à distance leur assemblée générale, le 7 avril 2021. Les 24 membres de l’Association française des ports intérieurs (AFPI) ont souligné à cette occasion la résilience dont ils ont fait preuve face à la pandémie : « Aucun des ports membres de l’AFPI n’a totalement fermé ses portes durant les phases de confinement, y compris celui du printemps 2020. Si camions, trains et bateaux ont pu poursuivre leur mission d’approvisionnement de l’économie et de la population, ils le doivent en partie aux ports intérieurs, dont les terminaux ont continué de travailler en pleine vague épidémique. Les conteneurs ont été chargés et déchargés des barges fluviales, les wagons opérés en entrée et en sortie, les bobines de papier manutentionnées pour livrer les papeteries, les camions chargés et déchargés de leurs palettes de produits divers. Les ports ont pu montrer dans cette période de crise qu’ils constituent des infrastructures performantes au service de l’économie et des citoyens ».

10 M€ d’aides indirectes

Pour faire face aux difficultés rencontrées par les entreprises installées sur les ports, les membres de l’AFPI ont mis en place des aides spécifiques. Il ne s’agit pas d’aides directes, mais de réductions ou d’annulations de facturation. Beaucoup de ports, pour favoriser l’utilisation du transport fluvial par les entreprises installées bord à voie d’eau, ont une politique tarifaire spécifique concernant les loyers qu’ils leur appliquent, avec des ristournes si l’objectif de trafic voie d’eau est dépassé, ou des pénalités s’il n’est pas atteint. Certains ports ont renoncé à appliquer ces pénalités ou ont systématiquement appliqué les ristournes, comme c’est le cas aux Ports de Lille par exemple.

D’autres ports ont mis en place des mesures variées pour soutenir les entreprises : gratuité du stationnement, réduction des tarifs, voire abandon pur et simple de redevances. Les ports de Paris, Strasbourg et Lyon ont été particulièrement en pointe dans les aides apportées aux entreprises qu’ils accueillent. Ce sont, en effet, les ports les plus concernés par le tourisme fluvial sous toutes ses formes (bateaux-promenade, croisière, événementiel, etc.). Or ce secteur a connu depuis un an un niveau d’activité extrêmement bas. Sur près de 10 M€ d’aides apportées par les ports à leurs clients, environ 80 % concernent le secteur touristique et le transport de passagers.

Pertes de trafic de l’ordre de 8 à 9 %

Le transport de marchandises a été moins touché, l’AFPI se déclarant même surpris par l’ampleur du rattrapage constaté à l’été 2020 pour des secteurs comme les céréales, le BTP ou l’industrie, après les pertes de trafic du premier confinement. « Nous sommes rassurés car les entreprises ont tenu le coup. Il y a eu peu de défaillance, même si de mauvaises nouvelles ne sont pas à exclure pour l’avenir car cette situation difficile se prolonge, sans que l’on sache quand elle va se terminer », déclare ainsi le secrétaire général de l’AFPI, Dominique Drapier.

Au-delà de leurs clients, les ports eux-mêmes ont été touchés par la crise avec un recul des flux de marchandises. Selon l’AFPI, les pertes de trafic sont de l’ordre de 8 à 9 % en moyenne, et jusqu’à 20 % pour certains ports. « Les ports intérieurs sont comme les entreprises qu’ils accueillent : ils remboursent les emprunts qu’ils ont contractés pour investir, ils payent leur personnel, ils s’acquittent de l’impôt sur les sociétés, certains même de l’impôt foncier. Le tout sur leurs deniers propres car ils ne touchent de soutien de l’État que sous forme de subventions couvrant une partie de leurs investissements au profit du territoire et des infrastructures », rappelle l’AFPI. L’association souligne toutefois que les ports intérieurs, du Rhône à l’Escaut, de l’Oise au Rhin et de la Seine à la Saône, gardent le moral et continuent à plancher, en télétravail, sur de nouveaux projets et de futurs investissements.

L’AFPI s’adapte aux nouvelles gouvernances portuaires

Le renouvellement des concessions portuaires en Alsace et en Lorraine a donné lieu à la création de syndicats mixtes ouverts et à des sociétés d’économie mixte. Ce schéma pourrait être dupliqué à d’autres ports au fur et à mesure de l’échéance des concessions en cours. Pour s’adapter à ce nouveau régime d’organisation de l’exploitation des ports intérieurs, l’AFPI fait évoluer son organisation avec la création de deux collèges. L’un comprend les opérateurs portuaires, c’est-à-dire les autorités portuaires et les exploitants de terminaux, réunis pour « travailler sur le management opérationnel des ports, les trafics, les matériels et méthodes ». L’autre doit être le porte-voix des ports vers l’extérieur, il regroupe les instances institutionnelles qui participent aux syndicats mixtes ouverts, c’est-à-dire les collectivités locales, départementales et régionales, ou encore l’État à travers VNF.

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