Anvers: un nouveau record accentue les défis à relever

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Pour la sixième fois consécutive, le port belge a enregistré en 2018 un nouveau record pour son transbordement maritime. Pour poursuivre cette croissance, il est vital de relever les importants défis de mobilité et de capacité. Un premier bilan du plan d’action pour le fluvial a été donné.

Pour le port d’Anvers, les années se suivent et se ressemblent. Jacques Vandermeiren, le CEO de l’autorité portuaire, n’a pu que se féliciter des résultats enregistrés par Anvers en 2018. Selon les chiffres encore provisoires, le trafic maritime s’est établi à quelque 235 Mt, ce qui représente une progression de 5,1%. Il s’agit du sixième record annuel consécutif. Au début de cette série, en 2013, le volume transbordé était de 191 Mt. En six ans, il s’est accru de 44 Mt (+23%). Jacques Vandermeiren y voit un « contraste saisissant » avec la moyenne pour les ports de la rangée Le Havre/Hambourg.

La performance est dûe en premier lieu aux conteneurs, qui poursuivent sur leur lancée et affichent un total de 130,1 Mt (+5,8%) et 11,03 MEVP (+5,5%). L’essor dans ce secteur reste fulgurante. Anvers a dépassé la barre des 9 MEVP en 2015 (après l’avoir frôlé en 2014) et celle des 10 MEVP en 2016. Deux ans plus tard, un nouveau cap est franchi et la part de marché d’Anvers dans la rangée est passée à près de 28%.

Prédominance accru des conteneurs et vracs liquides

Les vracs liquides, l’autre moteur de la croissance de ces dernières années, se sont élevés à 76,5 Mt (+4,5%). La prédominance des conteneurs et des vracs liquides dans le total anversois s’est encore accru. Ces deux types de marchandises représentent à présent près des neuf dixièmes du transbordement global.

Les vracs secs se sont légèrement redressés pour la première fois en neuf ans : à 12,8 Mt, ils ont regagné 5% par rapport à 2017. Les « autres diverses » réalisent un score de 15,8 Mt (+1,8%), mais ce chiffre cumulé masque un léger tassement du conventionnel (qui gravite autour des 10 Mt), tandis que le trafic roulier s’est inscrit en hausse.

Même si le taux de croissance pour les années à venir devrait se ralentir, rien n’indique que la tendance va s’inverser prochainement ou que les volumes vont stagner, a assuré Jacques Vandermeiren. Il en veut pour preuve la vague d’investissements annoncés dans la chimie et la logistique citernière, qui vont générer de nouveaux flux dans ces secteurs. Pour le trafic conteneurisé, les prévisions actuelles portent sur un rythme d’expansion de 1,8 à 3,1% par an.

Besoin(s) de capacité(s)

Mais le port d’Anvers ne pourra continuer à jouer son rôle de locomotive économique et la croissance ne restera gérable que si des efforts importants sont accomplis pour l’accompagner au niveau des infrastructures. Cela vaut tant pour les capacités de manutention que pour celles de l’infrastructure routière à absorber les volumes additionnels de trafic.

Anvers réclame la réalisation rapide de la darse de Saeftinghe, qui viendra s’embrancher à celle du Deurganckdok sur la rive gauche de l’Escaut. Le taux « optimal d’utilisation de 84% » de la capacité des terminaux à conteneurs est déjà dépassée si l’on ajoute au trafic maritime les volumes acheminés par la navigation intérieure. La darse de Saeftinghe devrait être opérationnelle à partir de 2024. « Nous avons quelques années difficiles à surmonter », a dit Jacques Vandermeiren.

Le constat est le même du côté du réseau routier, qui souffre d’une congestion toujours plus grande. Le démarrage du grand chantier d’Oosterweel doit y porter remède, mais il faudra des années pour le mener à bien et, dans un premier temps, les travaux nécessaires viendront compliquer la donne de la mobilité dans et autour d’Anvers.

Le port mise notamment sur une meilleure utilisation des capacités existantes, en stimulant, par exemple, la « logistique nocturne » pour les poids lourds. Mais la pratique prouve que des facteurs comme la question de la répartition des coûts constituent des obstacles difficiles à surmonter. Un assouplissement des règles pour le trafic ferroviaire intraportuaire est lui aussi à l’étude. Reste à voir à quel résultat aboutiront les discussions avec Infrabel, le gestionnaire du réseau belge.

Les ambitions multimodales d’Anvers restent toutefois grandes: le port belge veut ramener la part modale de la route de 55% à 43% d’ici 2030. La navigation intérieure devrait passer de 38% à 42% dans le même temps. Le rail devrait plus que doubler, de 7% à 15%.

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