Une vision commune du devenir touristique du canal des Deux mers

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Les orientations d’aménagement fluvial et fluvestre du canal des Deux mers ont été l’un des thèmes abordés lors du séminaire de formation IdealCo/VNF de juin 2021 consacré aux « infrastructures de demain du tourisme fluvial ».

Le séminaire de formation IdealCo/VNF de juin 2021 était consacré aux « infrastructures de demain du tourisme fluvial » et l’une des présentations a abordé comment travailler des orientations touristiques sur un réseau historique, le canal des Deux mers, et y faire émerger une stratégie territoriale de développement.

Le canal des Deux mers, c’est d’abord la constitution de deux canaux, celui du Midi et celui latéral à la Garonne, a rappelé Elvyre Lassalle de la DT Sud-Ouest de VNF. D’un point de vue hydraulique, il est très particulier car il coule dans les deux sens avec une ligne de partage au seuil de Naurouze. Entre Castelnaudary et la Méditerranée, il coule vers celle-ci ; dans l’autre partie, il coule vers l’océan Atlantique.

Le canal du Midi a été construit au 17è siècle de Toulouse à la Méditerranée, à l’initiative de Pierre-Paul Riquet, il est inscrit depuis 1996 au patrimoine mondial de l’Unesco. Le canal latéral à la Garonne est venu compléter au 19è siècle le canal du Midi, il s’écoule de Toulouse à Bordeaux.

Le transport fluvial de marchandises a atteint un pic sur le canal des Deux mers avec 110 millions de tkm dans les années 1970 avant de se réduire et être remplacé par des activités de plaisance et de tourisme. Mais il existe des projets pour y redynamiser le fret.

Orientations, feuille de route, axes de travail

« En 2015, nous avons commencé à travailler à une stratégie à partir de plusieurs constats. Avec près de 500 km, le canal des Deux mers présente une étendue et une hétérogénéité importantes. Les acteurs y sont multiples avec des collectivités qui prennent en comptent le canal et d’autres qui lui tournent le dos. Les usages y sont très variés. Il s’y ajoute une superposition de dispositifs réglementaires. La volonté de VNF a été de sortir de l’accumulation de projets locaux pour construire une vision commune du devenir touristique du canal. Pour cela, nous avons porté une réflexion au sein des territoires par le biais d’ateliers pour construire une feuille de route », a expliqué Elvyre Lassalle.

L’une des orientations qui s’est dégagée est de« favoriser un développement équilibré du tourisme fluvial et fluvestre ». Il y a un total 65 300 passages d’écluses de bateaux par an sur le canal des Deux mers avec une concentration élevée entre Argens et Béziers (+de 7 500 jusqu’à près de 9 000) puis jusqu’à Agde (entre 5 000 et 7 500). Des zones de qualité aussi intéressantes sont nettement moins fréquentées sur le reste de l’itinéraire, notamment sur le canal latéral à la Garonne. L’objectif est de maintenir la fréquentation élevée là où elle l’est déjà, de l’étendre et de l’enrichir ailleurs.

Une autre orientation est de « proposer une offre touristique jalonnée et complémentaires qui s’étend dans la transversalité du canal ». Cela signifie, par exemple, assurer des connexions du canal aux gares et aéroports mais aussi avec d’autres réseaux de tourisme comme les vélo-routes. « C’est aussi travailler sur la qualité paysagère de l’infrastructure, qui est reconnue pour cela, et stimuler des parcours touristiques en prenant en compte les aires d’influence du canal mais aussi l’attractivité des offres touristiques présentes dans les territoires » (gastronomie, etc.).

Une offre de services adaptée aux besoins

La réflexion a conduit à l’élaboration de trois axes de travail :

• Axe 1 : programmer de manière complémentaire les sites portuaires, développer des itinéraires touristiques, favoriser l’émergence de sites à fort potentiel.

• Axe 2 : penser de manière concomitante le développement d’activités fluviales (location de bateaux sans permis, péniche-hôtel, bateaux-restaurant…) et fluvestres (vélo-route, aménagement des berges, guiguettes, haltes, gites…).

• Axe 3 : rechercher une mise en réseau des ports ou une exploitation multi-sites sur des itinéraires cohérents.

« Une dernière orientation de la stratégie est de proposer une offre de services qui soit adaptée aux attentes et aux besoins des usagers », a ajouté Elvyre Lassalle. Cela revient à réfléchir au jalonnement d’équipements comme des bornes eau/électricité, des installations pour le dépotage des eaux noires et usées, pour les dépôts de poubelles, des aires de virement, etc.

Elvyre Lassalle a précisé : « Nous avons identifié des montées en gamme nécessaires, par exemple pour le dépotage et avons engagé la mise en place de 34 stations sur le canal des Deux mers, un investissement de 2,5 millions d’euros pour VNF et des partenaires financiers qui sont les six départements, les deux régions et les deux agences de l’eau des territoires concernés. C’est aussi le lancement fin 2020 d’une étude de faisabilité pour regarder les aménagements d’aires de virement ».

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