Le bateau Tourmente de Jean-Marc Samuel a déchargé le 10 juin 2021 un transformateur de 92 tonnes, 4 mètres de haut et 7 mètres de long, à Langon qu’il avait chargé à Lyon le 26 mai. « Tout s’est bien passé. Sur les 800 km, il y a eu quatre moments difficiles à cause d’un manque d’entretien du réseau et une mauvaise préparation d’un bief mais sur la longueur du trajet, c’est acceptable. Le point positif est la mobilisation de VNF, les échanges et la coordination ont été bons avec l’établissement. Nous avons ouvert la voie, montré qu’il était possible de transporter du fret avec un enfoncement à 1,45 à 1,50 mètres sur le canal des Deux Mers dont la totalité du linéaire a été emprunté », explique Jean-Marc Samuel.
Rééquilibrer les modes de transport
Le transbordement à bord du Tourmente a eu lieu à Lyon mais le transformateur est arrivé de Krefeld en Allemagne, pas très loin de Duisbourg, également par la voie fluviale, soit un total de 2 000 km entre le lieu de départ et l’arrivée à Langon.
Autrement dit, le transformateur a emprunté le Rhin, le canal du Rhône au Rhin, la Saône, le Rhône, les canaux du Midi, de Garonne et la Garonne. « Du Rhin au canal du Midi, un seul réseau pour un usage multiple, c’est une réponse pour le nécessaire rééquilibrage des modes de transport. C’est une belle illustration d'une vision européenne et interconnectée du réseau fluvial ».
Jean-Marc Samuel précise que ce transport par le mode fluvial d’un tel colis a été plus avantageux d’un point de vue financier que par la route. Sans oublier l’intérêt environnemental de la voie d’eau.
Il ajoute qu’il reste désormais à refaire d’autres trajets et de manière régulière. Il y a des pistes sérieuses entre Damazan et Bordeaux, du côté de Toulouse également. Il y a eu tout récemment l’expérimentation de « Garonne fertile » qui a aussi démontré la faisabilité et la pertinence du fluvial.