A Lyon, les ambitions de logistique urbaine fluviale sont à un moment charnière en ce mois de juin 2021 avec un appel à projets lancé par VNF et d’autres partenaires pour la mise à disposition de trois quais dédiés à cette activité et des travaux pour la mise en place d’un deuxième point d’accueil de la déchetterie River’Tri à la rentrée.
A Lyon, les ambitions de logistique urbaine fluviale sont à un moment charnière en ce mois de juin 2021 avec un appel à projets lancé par VNF et d’autres partenaires pour la mise à disposition de trois quais dédiés à cette activité et des travaux pour la mise en place d’un deuxième point d’accueil de la déchetterie River’Tri à la rentrée.
Expérimentée dès 2014 et pérennisée en 2018, la logistique urbaine fluviale dans la capitale des Gaules est symbolisée par la déchetterie fluviale River’Tri, installée au quai Fulchiron côté Saône, résultat de la volonté de la métropole avec le soutien de VNF (opérateur CFT pour Suez Environnement).
Tous les samedis, une barge équipée de plusieurs bennes/conteneurs s’amarre au quai Fulchiron pour collecter de façon sélective les déchets des particuliers (encombrants, meubles, papiers, cartons, métaux, bois, batteries, textile, électro-ménagers, ordinateurs…). Chaque samedi, ce sont entre 4 et 5 tonnes de déchets qui sont déposés. En fin de journée, la barge retourne s’amarrer au port de Lyon Edouard Herriot sur un quai spécifiquement aménagé pour les opérations de déchargement et les déchets rejoignent les filières de traitement et valorisation habituelles.
Le projet d’un deuxième point de collecte fluvial côté Rhône pour cette déchetterie annoncé en 2020 est en train de se concrétiser avec des travaux conduits par VNF au Pont Morand. Les premiers ont consisté à faire place nette sur le quai et sont suivis d’une opération de dragage. Il s’agit de draguer 1300 m3 de sédiments à l’aide d’une pelle installée sur un ponton-atelier flottant et qui sont restitués en aval dans une fosse naturelle du Rhône. Ce chantier est indispensable pour garantir une profondeur de 2,5 mètres à la barge fluviale qui viendra collecter les déchets en s’amarrant au quai. Le coût des travaux atteint 100 000 euros. L’ouverture du deuxième point de collecte est prévue en septembre 2021 chaque mercredi.
Fluvial et préoccupation environnementale
Mais au-delà du développement de cette déchetterie fluviale, qui demeure précurseur avec son caractère pérenne et régulier, la logistique urbaine fluviale pourrait prendre une autre dimension à Lyon avec l’appel à projets (AAP) lancé le 10 juin 2021 par VNF et différents partenaires pour la mise à disposition de trois quais (situés sous les ponts Morand, Lafayette et Wilson en plein centre de la ville) dédiés à cette activité dans le contexte de la mise en place d’une zone à faible émissions (ZFE) depuis 1 janvier 2020 avec un renforcement des mesures à venir (extension du périmètre géographique, des catégories de véhicules, etc.) et de la recherche de solutions alternatives au mode routier exclusif de la part de la métropole et de ses nouveaux élus écologistes.
La voie d’eau et les préoccupations environnementales sont au cœur de l’appel à projets avec un critère impératif : « Le transport fluvial de marchandises en lien avec l’agglomération lyonnaise est une condition sine qua non à la délivrance d’une convention d’occupation temporaire pour le site », précise la notice explicative de l’AAP.
Celui-ci précise : « L’objectif est la mise en service de rotations quotidiennes par bateaux / unités fluviales acheminant des marchandises depuis les environs de Lyon (PLEH, communes voisines...) en centre-ville. (…) L’ambition est que les candidats puissent présenter une activité fluviale à fréquence a minima quotidienne dans les jours ouvrables, sur tout type de marchandises ».
Motorisation « propre » pour les véhicules à terre et les bateaux
Sur le plan environnemental, une motorisation la plus « propre » possible est un point majeur. L’AAP attend des propositions en ce sens aussi bien à terre que dans l’eau.
« Les véhicules dédiés au post-acheminement des marchandises devront nécessairement être à énergie propre : VUL électriques, vélos cargos, etc. ». Ces véhicules « à énergie propre nécessaires au post-acheminement pourront être stockés sur le site. Du stockage de marchandises peut être envisagé sur le site, mais il devra être temporaire et rester accessoire à l’activité de transbordement ».
Pour les motorisations des bateaux utilisés : « Les candidats s’efforceront de limiter les émissions de polluants et, en tout état de cause, respecteront la réglementation applicable pendant toute la durée de l’occupation. Ils privilégieront dans la mesure du possible des motorisations électriques sans émissions de polluants, de motorisations thermiques aux normes EMNR (avec éventuellement en complément l’utilisation de carburants alternatifs permettant d’améliorer davantage la qualité environnementale) dans un contexte de mise en place de la zone à faible émission dans Lyon ».
Pour les bateaux, un délai jusqu’en 2026 est accordé : « L’objectif de l’ensemble des partenaires (métropole de Lyon, Ville de Lyon, CNR, VNF) est de tendre vers une motorisation décarbonnée des bateaux utilisés par le candidat pour les flux fluviaux entre les sites mis à disposition et le/ les base(s) arrières de chargement à horizon 2026 ».
L’AAP rappelle la possibilité de financement dans le cadre des PARM et PAMI de VNF en soulignant : « En effet, les bateaux et barges classiques ne sont en général pas adaptés aux types de marchandises et aux besoins de la filière de la logistique urbaine, d’où la nécessité d’aménagement de cale existante ou de construction neuve ».
Les différents partenaires, VNF, la métropole et la ville de Lyon, CNR, indiquent qu’avec cet AAP, ils « partagent la volonté de favoriser le développement de la logistique urbaine fluviale grâce aux infrastructures portuaires et quais situés dans Lyon et plus largement dans la métropole de Lyon ». A noter que CNR lance, de son côté, un appel à projets pour la mise à disposition d’un terrain sur le port de Lyon Edouard Herriot à destination de la mise en œuvre d’une logistique urbaine fluviale.
Les candidats ont jusqu’au 9 juillet 2021 pour déposer leur projet auprès de VNF, cet établissement ayant pour objectif une mise à disposition des trois quais à l’automne 2021 pour des COT comprises entre 3 et 10 ans pour celui sous le Pont Morand et de maximum 5 ans pour ceux de Lafayette et Wilson.