Une coopération entre VNF et Haropa Port pour le fluvial sur l’axe Seine

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Précisions sur le contenu de la nouvelle convention de partenariat signée entre VNF et Haropa Port le 10 novembre 2021 pour « booster » le développement du fluvial, fret et tourisme, sur l’axe Seine.

« Si Haropa n’aboutit pas à faire décoller le transport fluvial sur la Seine, Haropa échouera, et, réciproquement, si Haropa ne décolle pas, le fluvial échouera ». C’est le constat partagé par Thierry Guimbaud, directeur général de Voies navigables de France (VNF) et Stéphane Raison, directeur général de l’établissement unique Haropa Port, lors de la signature d’une nouvelle convention entre ces deux établissements publics le 10 novembre 2021.

Cette convention de partenariat, placée sous l’égide du ministère des transports, est prévue sur une durée de trois ans, et vise à renforcer la coopération des deux établissements autour d’axes et d’actions pour développer le fluvial aussi bien côté fret (favoriser le report modal, diversifier les filières utilisatrices de ce mode) que tourisme (transition énergétique, aspect « fluvestre ») sur l’axe Seine.

Concernant la durée de ce partenariat, « elle est reconductible et, surtout, nous nous engageons à rendre compte de manière annuelle de ce qui aura été fait, de ce qui aura échoué, de présenter un suivi de la convention, l’idée est de signer et d’agir. C’est une convention pragmatique », a indiqué Thierry Guimbaud.

Harmonisation des THC, JOP 2024, décarbonation

Parmi « les sujets présents dans la convention », cités par Stéphane Raison, il y a « l’harmonisation des THC » au Havre mais aussi « le foncier ».

Sur l’harmonisation des coûts de manutention du fluvial (ou THC, pour terminal handling charges, selon la terminologie usitée dans le Range nord-européen) dans les grands ports maritimes français (à l’exception de Dunkerque où une solution est opérationnelle depuis 2016), il a précisé : « Cela prendra du temps. Nous avons repartagé l’état des lieux car les situations sont très différentes d’un terminal à l’autre au Havre. Nous avons travaillé avec les opérateurs fluviaux pour approcher les modalités exactes qui sont actuellement utilisées notamment à Anvers et à Rotterdam. Nous sommes dans une période de partage de cet état des lieux pour lequel il reste quelques éléments à caler. Nous avons des échéances prévues ce mois de novembre avec le ministère des transports pour avancer. Une fois l’état des lieux finalisé, nous allons rentrer dans le dur avec des discussions notamment avec les opérateurs de la place portuaire ».

Stéphane Raison a rappelé l’existence d’une mission sur cette harmonisation des coûts de manutention du fluvial dans les deux grands ports du Havre et de Marseille, confiée au préfet François Philizot par le ministre en charge des transports au printemps 2021 dont le rapport est attendu pour cet automne.

Concernant le foncier, il s’agit de le préserver pour des activités industrielles et logistiques dans un contexte réglementaire où l’anthropisation des terrains est de plus en plus limitée. Sans oublier les besoins fonciers en lien avec les ambitions de « réindustralisation de la France ». L’idée est de travailler avec VNF sur les aspects compensations environnementales, ou de valorisation domaniale.

Pour Stéphane Raison, il y a également deux urgences « qui doivent nous guider » : les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris en 2024 et la décarbonation des activités dans le contexte du défi climatique.

Il estime que « le transport fluvial a toute sa place dans les Jeux », pendant la période des travaux, au cours de l’événement lui-même conçu autour de la Seine dès le premier jour avec la cérémonie officielle d’ouverture, selon les dernières annonces.

Concernant la décarbonation, « il faut travailler vite à des propulsions encore plus propres pour le transport fluvial même s’il est le moins émissif de tous les modes ».

Le tourisme est présent dans la convention

Du contenu de la convention, Thierry Guimbaud a mis en avant le développement du fluvial avec une prospection commerciale commune des prospects et clients potentiels pour le fret et le montage d’une destination tourisme sur la Seine, citant en exemple ce qui vient d’être fait avec la marque canal du Midi.

Concernant le tourisme, la convention prévoit aussi des actions pour la transition énergétique des bateaux notamment l’électrification des escales pour les bateaux de croisière avec hébergement et ceux dédiés à la promenade. Pour les premiers, ce sera effectif dès 2022 à Paris. Il y a aussi un travail à mener à Rouen où se développe l’hivernage des bateaux de croisière avec hébergement.

Antoine Berbain, directeur général de Haropa-Ports de Paris a précisé : « Le tourisme fluvial fait partie des thématiques de la convention et sur lequel nous avons un enjeu majeur de transition écologique. Le fret est indispensable à la vie économique du pays, on peut en accepter un peu les externalités négatives. Le tourisme fluvial est une activité de loisirs et doit être exemplaire, d’ailleurs, les clients eux-mêmes l’attendent. La transition énergétique de la flotte fluviale des bateaux du tourisme fluvial est déterminante. Nous voulons électrifier les escales, les bateaux de tourisme utilisant la majorité de l’énergie à quai pour la vie à bord et l’accueil des passagers. Il s’agit d’avoir des escales zéro émission, zéro vibration, zéro bruit ».

Côté financement du « verdissement » de la flotte, il a été annoncé que Haropa va abonder le PAMI de VNF.

Services, innovations, performance du réseau

Selon Thierry Guimbaud, les autres axes détaillés par la convention sont : le développement des services aux usagers (en partant de ce qui existe avec le SIF Seine, une appli de type « waze » pour le fluvial…), l’innovation (dans les domaines de la digitalisation et de la numérisation, de l’internet des objets, des motorisations…), la performance du réseau (de l’axe Seine, en lien aussi avec la liaison Seine-Escaut et l’arrivée du canal Seine-Nord Europe en 2028-2030), le partage de données et de statistiques (avec la création d’un observatoire commun).

Les deux établissements entendent également faire ensemble davantage de promotion et de communication.

En 2020, près de 22 millions de tonnes de marchandises ont été transportées sur le bassin de la Seine dans le contexte de la pandémie au cours de laquelle « le fluvial a montré ses capacités de résilience », a rappelé Dominique Ritz, directeur territorial VNF pour le bassin de la Seine. Au premier semestre 2021, les trafics sur l’axe Seine ont progressé de +13 %, l’ensemble de l’année devrait dépasser les niveaux de 2019.

Enfin, cette nouvelle convention s’inscrit dans le prolongement d’une démarche de partenariat similaire, formalisée en 2016.

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