Les directions territoriales de Voies navigables de France (VNF) Nord-Pas-de-Calais et de SNCF Réseau Hauts-de-France ont choisi la plate-forme de Dourges Delta 3 comme cadre pour la signature du « partenariat opérationnel pour le développement des trafics intermodaux » dans cette région, le 11 octobre 2021.
C’est la déclinaison régionale de la convention signée fin janvier 2021 entre les deux établissements au niveau national et qui avait été annoncée lors de Riverdating en décembre 2020.
Pour Nathalie Darmendrail, directrice territoriale de SNCF Réseau Hauts-de-France, « le protocole est un moyen de montrer un réel engagement pour le développement des deux modes. Nous partageons des valeurs communes, nous avons des clients communs. Travailler ensemble nous permet d’être plus fort, de mieux nous connaître, d’anticiper. Nos réseaux sont déterminants pour le développement économique. Dans les Hauts-de-France, le maillage territorial de nos réseaux est important pour le transport de fret ».
Etre opérationnel et efficace
Marie-Céline Masson, directrice territoriale de VNF a précisé : « C’est une alliance stratégique qui se veut opérationnelle et efficace. Nous avons lancé un travail en commun entre les deux directions territoriales pour déterminer les priorités et les actions avant de signer le protocole. Une dynamique commune est engagée. En tant que gestionnaire de réseau, il nous faut donner une vision, être clairs sur nos offres sur le territoire, mettre l’accent sur la complémentarité des deux modes ».
Elle a rappelé le contrat d’objectifs et de performance (COP) de VNF signé en mars 2021 avec l’Etat et les 3 milliards d’euros prévus jusqu’à la fin de la décennie pour la modernisation et la régénération du réseau fluvial. Dans les Hauts-de-France, ce sont 1,7 milliard d’euros qui sont prévus pour l’adaptation du réseau à la liaison Seine-Escaut et accueillir le canal Seine-Nord Europe qui en est le maillon central à partir de 2028.
Relever le défi du report modal passe par la voie d’eau qui ne peut toutefois y parvenir seule mais a besoin notamment du ferroviaire et de plates-formes, comme celle de Dourges Delta 3, qui sont des points de rencontre et de contact entre les modes.
« La plate-forme de Dourges est un outil important pour le port de Dunkerque, pour le futur canal Seine-Nord Europe et les ports intérieurs. Il est essentiel de travailler ensemble pour l’intérêt commun de nos industries et de l’environnement pour lesquels la bi-modalité ou la tri-modalité sont importantes. Ce partenariat réunit deux acteurs incontournables et appréciés », a dit Frank Dhersin, vice-président de la région en charge des mobilités, des infrastructures de transport et des ports, mais aussi président de la plate-forme de Dourges, et présent lors de la signature.
Des actions à conduire en commun
Concrètement, le protocole fixe un cadre commun de réflexion et d’actions aux deux parties pour les deux prochaines années. « Le travail commun vise à mettre en œuvre une démarche commerciale coordonnée, en lien avec les chargeurs, en identifiant des conditions d’émergence d’une offre répondant aux besoins de ceux-ci, déclinés dans un document pédagogique commercial partagé ».
Parmi les actions listées :
- Identifier les complémentarités entre les réseaux ferrés et fluviaux dans les Hauts-de-France,
- Faire connaître les solutions fer/voie d’eau aux chargeurs et logisticiens,
- En période de travaux, être en mesure de proposer aux chargeurs des solutions de substitution d’un mode à l’autre,
- Mettre en place un outil digital présentant une cartographie des interconnexions entre réseaux et plateformes fluviales, ferroviaires et portuaires,
- Partager les possibilités d’échanges fonciers possibles entre les deux structures au bénéfice du report modal.
Les deux directions territoriales entendent aussi « bâtir une approche commune sur les grands projets, autour de l’axe Seine-Escaut ».
Les actions coordonnées doivent permettre une croissance des trafics fluviaux et ferroviaires en attirant les opérateurs logistiques et leurs clients vers l’intermodalité, en s’appuyant sur des solutions adaptées de transport combiné rail/fluvial.
Le partenariat s’inscrit dans la lutte contre le dérèglement climatique par la promotion d’une offre de transport de marchandises économiquement pertinentes et aux émissions carbonées réduites. Sachant que le rail émet 10 fois moins de CO2 par km qu’un poids lourd pour une même masse transportée, le transport fluvial émet jusqu’à 5 fois moins de CO2 qu’un poids lourd à la tonne transporté. Un train fret équivaut à 40 poids lourds en moins sur les routes, un convoi fluvial 150 à 200 poids lourds évités.