La feuille de route des actions de la Fédération Norlink pour les années à venir a été précisée lors de l’événement annuel organisé le 27 septembre 2022 au port ouest de Dunkerque. Cette nouvelle étape, baptisée « Norlink 2 », s’articule autour « d’un changement culturel » (être orienté vers le client), « de deux ambitions transverses » (dont la valorisation et la préparation de Seine-Nord Europe), et « de quatre projets opérationnels ».
L’événement annuel de la Fédération Norlink s’est déroulé le 27 septembre 2022 au port ouest de Dunkerque, rassemblant environ 400 personnes.L’une des tables-rondes organisées en fin d’après-midi a permis de mieux comprendre les ambitions et le programme de travail pour les années à venir de la Fédération, dans la suite de ce qui avait été annoncée lors de la journée de 2021 (voir article de NPI).Cette nouvelle étape, baptisée « Norlink 2 », entend « faire passer un cap à la dynamique de coopération » mis en place et développée depuis 2017 « en devenant plus promoteur, plus opérationnel, plus stratège », selon les mots en 2021 de Philippe Hourdain, président de la Fédération Norlink et de la CCI Hauts-de-France. Initiée lors de l’afterwork de septembre 2021, la démarche « Norlink 2 » aboutit en septembre 2022 à une feuille de route qui s’articule autour « d’un changement culturel, de deux ambitions transverses, de quatre projets opérationnels ».« Nous faisons évoluer notre axe de travail vers le client. C’est lui qui va nous forcer à avancer, à innover, à investir. Le point de départ de Norlink 2, c’est désormais d’aller vers le client, de travailler avec tous les clients des transports », a dit Philippe Hourdain.C’est un « changement culturel » car l’orientation de Norlink a d’abord été très « gestionnaires d’infrastructures » puis s’est élargie à « l’ensemble des composantes de la supply-chain ».
Préparer et valoriser Seine-Nord Europe
Norlink 2 se fixe « deux ambitions transverses » dont la première « est de travailler pour préparer et valoriser le canal Seine-Nord Europe, son insertion dans le développement économique de la région Hauts-de-France, a poursuivi Philippe Hourdain. La façade maritime évolue et entraîne la région. Pour réussir, il nous faut gagner la bataille de l’hinterland avec le fluvial, le ferroviaire, les industriels. Pour le canal, l’une des priorités, maintenant que les travaux sont lancés, est d’avancer sur le foncier, les ports intérieurs, l’implantation d’entreprises ».L’autre ambition de Norlink 2 est « d’inscrire les ports, la logistique et le transport de marchandises de la région dans « Rev3 ». Ce terme désigne les ambitions de la région en matière de transitions énergétique et numérique. Philippe Hourdain a ici indiqué un travail déjà lancé pour mettre en place une « gouvernance numérique » et l’élargissement du champ d’action de la Fédération vers les sujets de « décarbonation », de réduction d’empreinte globale, par un travail sur les technologies, les usages, l’économie circulaire, l’écologie industrielle territoriale (EIT).
« Développer une batellerie dans les Hauts-de-France »
La feuille de route de Norlink 2 comprend « quatre projets opérationnels », dont l’un porte sur la nécessité d’accélérer la transition énergétique des modes massifiés mais aussi « de développer une flotte de bateaux Hauts-de-France, en vue de la mise en service du canal Seine-Nord Europe sur un réseau performant, ainsi que des filières industrielles liées la batellerie ». Sur ce projet, le dossier de presse du Norlink Day précise que si le fluvial et le ferroviaire « sont vertueux en matière d’externalité, ils se verront, sans investissement spécifique, confronté à une concurrence nouvelle du mode routier à faible émission de gaz à effet de serre (électrique, GNC, hydrogène). Si les activités de fret ferroviaire et fluvial présentent un avantage énergétique indéniable (faible besoin énergétique par tonne transportée), ils devront s’adapter à cette nouvelle donne et se réinventer (nouvelle carburation, nouvelle modalité technique…) pour rester compétitives notamment sur le volet environnemental ». La transition numérique, le besoin croissant d’outils autour, notamment, des flux d’informations et de données, considérées comme des éléments de compétitivité pour les ports et les acteurs de la multimodalité, constituent l’objet d’un deuxième projet opérationnel.Un troisième projet porte sur les besoins « d’accompagnement des collectivités et des entreprises dans la définition et la mise en œuvre de politique de développement portuaire, logistique et multimodal et de passage aux modes massifiés ».Un dernier est « commercial et marketing » avec la volonté d’aller plus loin en matière de promotion portuaire commune à l’international par rapport à ce qui se fait depuis 5 ans mais jugé comme « étant limité à communiquer sur une addition des forces plutôt que sur une mise en synergie ». L’idée est « de construire un produit commercial et marketing des offres portuaires, logistiques et multimodales des Hauts-de-France » et de le présenter sous la marque Norlink « d’ores et déjà identifiée ».