Norlink « phase 2 » : aller toujours plus loin dans le travail collectif

Etre plus ambitieuse, plus stratège, permettre toujours plus un travail collectif de l’ensemble des intervenants des chaines logistiques sont les objectifs pour l’avenir (ou « phase 2 ») de la fédération Norlink, présentés lors de l’habituel « afterwork » fin septembre. Parmi les défis, préparer l’arrivée de Seine-Nord Europe, développer une identité commune pour les ports maritimes et intérieurs.

La fédération Norlink a organisé son habituel « afterwork » rassemblant environ 250 personnes, le 28 septembre 2021, dans un lieu exceptionnel, rarement accessible pour des raisons de sécurité, le « puits de Sangatte » qui a été le point d’entrée d’une profondeur de 65 mètres, côté français, pour le matériel et les hommes ainsi que pour l’évacuation des déblais à partir de 1987 pour la construction du tunnel sous la Manche ; son équivalent côté britannique se situe à Shakespeare Cliff.

C’est Eurotunnel/Getlink qui a permis la tenue de cet événement dans ce lieu. « Pour nous, il est important d’être adhérent de Norlink, a indiqué Yann Leriche, directeur général de Getlink. Nous sommes un port à sec mais avons une finalité identique à ceux maritimes : transporter les biens et les personnes de part et d’autre de la Manche. Les défis auxquels nous faisons face sont ceux du territoire. Renforcer la compétitivité des ports du Nord de la France est une priorité face à la compétition internationale. Nous avons encore de l’avance sur le Transmanche mais les ports voisins multiplient les investissements et progressent. Agir ensemble pour réussir ensemble est essentiel ».

Pour Philippe Hourdain, président de la CCI des Hauts-de-France et de la fédération Norlink, « la magie Norlink, c’est ce qu’a déjà réussi le collectif. La fédération représente l’ensemble des acteurs du transport et de la logistique qui ont su se rapprocher et travailler ensemble pour surmonter les crises ».

Norlink (Ports) a été lancé en 2017, la fédération Norlink (tout court) a été mise en place en 2019 avec l’objectif de fédérer non seulement les ports mais aussi l’ensemble des intervenants des chaines logistiques (opérateurs ferroviaires et fluviaux, etc.) pour mieux répondre aux enjeux du transport multimodal d’aujourd’hui.

« La fédération compte plus de 100 adhérents dont des chargeurs, ce qui favorise une dynamique commerciale, ce qui est peut-être ce qui manque en France pour avancer et progresser, a poursuivi ce responsable. Par exemple, le collectif a réussi le Brexit : nous avons été exemplaire face au cataclysme que cela aurait pu être. Il nous faut être aujourd’hui vigilant sur les crises actuelles autour des énergies, des approvisionnements… Au sein de la fédération, il nous faut être plus ambitieux, plus stratège, aller vers toujours plus de travail collectif. C’est la phase 2 de Norlink ».

Parmi les défis à relever dans les années à venir, il a cité le canal Seine-Nord Europe dont il faut préparer l’arrivée : « Il ne faut pas se contenter de le regarder comme les vaches regardent passer les trains. C’est un équipement qui va être structurant pour la région des Hauts-de-France, pour qu’elle devienne un hub logistique européen. Il faut travailler sur l’innovation, la différentiation. Seine-Nord Europe va permettre de structurer encore mieux notre région ».

Le futur canal sans oublier le réseau existant

Frank Dhersin, vice-président de la région Hauts-de-France, en charge des mobilités, des infrastructures de transport et des ports, a d’abord rappelé l’adoption par le conseil régional lors de sa séance du 30 juin 2020 du Schéma Régional d’Aménagement de Développement Durable et d’Égalité des Territoires (SRADDET) et sa stratégie de hub logistique pour développer le fret et le report modal pour les marchandises.

Pour lui, « la région dispose d’infrastructures efficaces mais à faire monter en puissance pour aller chercher de nouveaux trafics. Il s’agit aussi de passer d’une logique d’infrastructures à une logique de services ».

Il a poursuivi : « Il y a bien évidemment Seine-Nord à faire ainsi que tous les aménagements sur le réseau existant en lien avec ce canal » pour lequel le soutien de l’Union européenne est constant dans le cadre de la liaison Seine-Escaut. Il a cité notamment la mise au grand gabarit européen de l’Oise, MAGEO, le recalibrage de la Lys mitoyenne, la remise en navigation et l’accroissement du gabarit de navigation  du canal Condé Pommeroeul, les travaux pour améliorer la desserte du grand port maritime de Dunkerque... « L’ensemble du réseau doit être soutenable, efficace, entretenu ».

Il a estimé que « la région doit peser davantage sur les ports, ceux de Boulogne et de Calais, bien sûr, mais aussi celui de Dunkerque, et travailler à développer une identité commune à ces trois ports qui atteignent, à eux trois, 100 millions de tonnes, ce qui représente quelque chose pour l’image et l’attractivité à l’international ». Une identité commune, « cela doit être également le cas pour les ports intérieurs existants et ceux à venir sur Seine-Nord », a affirmé l’élu.

Il a assuré que « la région est très impliquée et va l’être encore davantage » sur le sujet des plates-formes, de préférence trimodales, du futur canal.

Il entend également ne pas oublier l’importance du foncier et sa préservation, les efforts à conduire pour favoriser les modes alternatifs…

« Pour atteindre les objectifs du report modal, il faut aussi être attentif aux besoins d’investissements, à la création de services, être à l’écoute des chargeurs, des opérateurs… Ou encore le soutien à la profession de la batellerie : on a 7 ans pour être prêt pour Seine-Nord ».

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