Bordeaux Métropole prévoit des tests d’implantation de logistique urbaine

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La métropole de Bordeaux concerte les acteurs et les collectivités locales pour appréhender collectivement l’aménagement de quais en vue de relancer le transport fluvial sur la Garonne et développer de la logistique urbaine. Le choix de l’expérimentation s’est imposé pour un cœur de ville très fréquenté et classé Unesco.
Sur les quais du centre de Bordeaux, où la mobilité douce et les loisirs ont pris une grande place, la logistique urbaine cherche la sienne. L’équipe municipale écologiste et celle de la métropole souhaitent pour transformer la ville se tourner vers le fleuve et se saisir du sujet à haute valeur environnementale. Mais à Bordeaux, ville patrimoine classée Unesco, rien ne se passe comme ailleurs. « Si par principe, réintroduire de la logistique fluviale à Bordeaux est une bonne idée, sa mise en œuvre est plus complexe qu’il n’y parait. Il faudra relever le défi technique du marnage : grue à quai ou pas, quais flottants… Et celui de l’affluence de la population. Nous voyons de nombreux intérêts à redéployer de l’activité au cœur des villes mais nous voulons anticiper sur les risques de conflits d’usage », commente François Le Gac, directeur de la mission fleuve à la métropole. Le Grand port maritime de Bordeaux (GPMB), la ville et la métropole partagent cette même volonté d’un retour du transport fluvial sur la Garonne, depuis les territoires en amont comme depuis le péri-urbain, vers le centre. Pour appréhender ce projet, Bordeaux-Métropole a lancé, au printemps 2022, un programme comprenant une étude en vue des tests d’implantation de sites de logistique urbaine. Un programme accompagné par Emulsion, une agence parisienne d’urbanisme, et alimenté par un processus de concertation. « De nombreux acteurs sont prêts à charger ou à répondre à un appel à projets mais, en amont, nous voulons traiter un faisceau juridique, technique et administratif. C’est la leçon que nous tirons de Garonne Fertile, un voyage expérimental mené en 2021 par des acteurs indépendants. Nous voulons amplifier la démarche pour, in fine, lancer un appel à manifestation d’intérêt adapté. De la même façon qu’eux, nous voulons nous confronter à ce qui fonctionne et à ce qui ne fonctionne pas pour proposer un ou plusieurs dispositifs adaptés et acceptés par les usagers ». Le bilan de Garonne Fertile avait montré un contexte complexe et, surtout une volonté partagée par toutes les filières. Bordeaux souhaite s’appuyer sur tous les mêmes acteurs pour viser au plus juste. 

Cinq quais et trois procédés de déchargements

Aux chargeurs, aux transporteurs, à VNF, au Grand port maritime, à l’Union maritime, à la région Nouvelle Aquitaine et à la Banque des territoires qui participent au financement de l’étude, une première réunion le 31 mai 2022 a permis aux urbanistes de l’agence Emulsion de présenter un diagnostic. L’agence, avec sa méthode « programmiste », a analysé cinq quais : Bacalan, ponton d’Honneur, pont de Pierre & Saint-Michel, Deschamps et la Souys. Des sites différents, historiques ou excentrés, fréquentés ou plus disponibles mais qui présentent tous une pertinence au regard des besoins de desserte logistique. Elle a ensuite proposé trois processus de gestion des chargements et déchargements : via une grue embarquée, implantée sur un « ponton », ou directement positionnée « à quai », analysant les questions d’accessibilité, de visibilité, et de sécurité. Les sites ont été donc évalués à l’aune de tous ces critères.

Des rencontres professionnelles au programme

Pour François Le Gac, le transport fluvial de marchandises est un sujet transversal : « Tout agit en interaction. Des solutions alternatives à la route affecteront forcément l’ensemble des mobilités et participeront à la décongestion et à la « décarbonation » du territoire. Sans oublier l’aspect symbolique du retour de l’activité portuaire en cœur de ville ». Pour la région, Vanessa Lodie aux mobilités et infrastructures, avait déjà annoncé une possible participation de la Nouvelle Aquitaine « pour encourager des chargeurs à adopter le fluvial ». Le contexte est favorable, les envies de fluvial sont partagées. Pour la prochaine étape, des fiches programmatiques, une grille d’analyses et des préconisations seront présentées pour le choix d’aménagement temporaire des sites. Cette expérience pourrait en outre s’enrichir de rencontres professionnelles, comme le voulait Nadia Saadi, adjointe au maire et chargée de l’accompagnement des mutations économiques. « Nous allons coordonner les différents secteurs, cette expérimentation arrivera vite mais ne doit pas être un exercice isolé », conclut François Le Gac, soucieux d'un événement qui s'annonce unique et qu'il espère populaire et visible.

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