Logistique Seine Normandie organise avec de nombreux partenaires un événement B to B à Rouen le 16 mars 2022. Parmi les participants, SNCF Réseau, va présenter les solutions possibles de report modal vers les modes massifiés, élaborées en partenariat avec Haropa ou VNF. Précisions d’Abdelkrim Marchani, directeur territorial adjoint SNCF Réseau Normandie à NPI qui est l’un des partenaires presse de cet événement.
« Le transport à un rôle important à jouer sur la décarbonation et le train apporte une solution existante, connue. En tant que gestionnaire de réseau, nous prenons notre part et nous savons que nous sommes attendus pour apporter des solutions aux chargeurs, industriels, logisticiens. Toutefois, nous ne pouvons pas y arriver seuls, nous avons besoin de connaître et comprendre les besoins de nos clients, ce que nous faisons depuis plusieurs années sur l’axe Seine », explique Abdelkrim Marchani, directeur territorial adjoint SNCF Réseau Normandie.Sur l’axe Seine, SNCF Réseau Normandie travaille avec les industriels et les chargeurs pour mieux comprendre leurs besoins afin d’être en capacité de leur fournir les sillons qui leur permettent d’acheminer leurs marchandises. Seuls les clients peuvent avoir une vision à moyen et long termes de leurs besoins de sillons. « Pour nous, une vision et une échéance à trois ans sont nécessaires pour pouvoir organiser la circulation des trains de fret et de voyageurs ainsi que la régénération des voies. Depuis plusieurs années, nous travaillons avec Haropa pour détecter les besoins et proposer les meilleurs sillons pour permettre le transfert modal vers le train », poursuit Abdelkrim Marchani. C’est la démarche FFAS dont NPI a déjà parlé (https://npi-magazine.com/featured/developper-le-fret-ferroviaire-sur-laxe-seine/).
Partenariat avec VNF et démarche FFAS avec Haropa
D’autre part, en janvier 2021, SNCF Réseau a signé un partenariat (https://npi-magazine.com/npi-magazine/dossiers/vnf-et-sncf-reseau-combiner-le-ferroviaire-et-le-fluvial/) avec Voies navigables de France (VNF) au niveau national qui se décline dans les régions.« Il est intéressant de faire travailler ensemble ces deux gestionnaires d’infrastructure pour voir comment nous pouvons progresser ensemble pour faciliter le report modal entre les deux modes en proposant des solutions innovantes et alternatives aux solutions logistiques actuelles des chargeurs et des industriels. Jusqu’à présent, le report modal était essentiellement une question économique qui se transforme actuellement et devient écologique avec la nécessité de baisser le coût carbone des transports. Les industriels en ont pris conscience dans le contexte de l’urgence climatique », ajoute Abdelkrim Marchani.Le défi actuel est de rassembler le plus grand nombre d’industriels et de chargeurs et de parler avec eux pour qu’ils soient au courant des solutions possibles avec les modes massifiés et qu’ils s’engagent dans le report modal.L’événement BtoB organisé par Logistique Seine Normandie est ici une occasion d’avoir des échanges en ce sens. D’un côté, les chargeurs expliquent leur logistique actuelle et leurs flux, de l’autre, SNCF Réseau propose des solutions concrètes possibles. « C’est maintenant qu’il faut réfléchir car le train a besoin d’anticipation et n’a pas l’agilité du camion. Mais on peut demander au train de la robustesse, qui peut-être au rendez-vous à condition de la construire ensemble, et bien évidemment la massification », souligne Abdelkrim Marchani.
Réfléchir et anticiper
Pour ce responsable, « tout part de la volonté des industriels et des chargeurs de faire évoluer leurs flux existants par la route vers une ou des solutions intermodales. Notre rôle, avec Haropa et avec VNF, est de voir si ce que nous proposons correspond aux besoins » et si nécessaire comment faire bouger les lignes d’une logistique, pour le moment, largement organisée autour de la route.Mieux connaître les besoins peut, par exemple, apporter des arguments favorables à la création de tels nouveaux services, ou telles infrastructures, revoir une organisation…Ce responsable rappelle que « la chance de la Normandie est d’être une région sensible sur le transport de voyageurs mais aussi sur le fret ferroviaire. On a une oreille attentive sur la production du fret ferroviaire en Normandie, il n’y a pas d’antagonisme même si nous devons aussi régénérer le réseau. Il y a un équilibre à trouver pour permettre le développement du fret ferroviaire et, en même temps, de réaliser les travaux sur l’infrastructure ».En conclusion, pour Abdelkrim Marchani, « le paradigme a changé, on ne peut plus se poser la question du choix on pas du report modal vers les modes massifiés. En France, nous devons progresser, utiliser chaque mode là où il est pertinent, trouver un nouvel équilibre entre les différents modes ».