Conditions et mesures nécessaires
Toutefois, pour E2F, plusieurs conditions sont nécessaires pour parvenir à la réussite de ce scénario c’est-à-dire développer le fret fluvial sur le canal :
- Engagement des chargeurs sur les trafics à mettre sur la voie d’eau,
- Mise à niveau des infrastructures sur le port de Sète (outillage de manutention, bornes électriques),
- Incitations au report modal (aides à la rupture de charge, obligation des amodiataires du port, politique de maintien des fonctions logistiques du foncier en bord à voie d’eau).
Pour E2F, ces conditions se déclinent par les mesures suivantes « qui pourraient spécifiquement être mises en œuvre permettant au transport fluvial de gagner en compétitivité » :
- Aide à la pince pour le chargement des vracs solides et liquides,
- Exonération de TICPE pour les kilomètres parcourus par les poids lourds réalisant les pré et post-acheminement dans le cadre d’une chaîne de transport multimodale,
- Exonération du péage perçu par VNF pour les transporteurs, comme en Wallonie où les droits de navigation ont été supprimés en 2006 pour accompagner le développement du transport fluvial,
- Aide à la décarbonation des transports en proposant des avantages fiscaux aux entreprises utilisant le fluvial, calculés sur la base de l’évaluation des gains de coûts externes générés par le report modal (estimés au moyen de l’éco-calculateur EVE de VNF),
- Création d’un label « transporté par voie fluviale » pour mettre en valeur les chargeurs qui font l’effort de contribuer au report modal.
Le contexte de la transition écologique
Dans sa contribution, E2F souligne « l’intérêt et la pertinence » de maintenir une fonction « fret » sur le canal du Rhône à Sète.
« Le canal est un maillon du réseau fluvial du bassin Rhône-Saône, il participe à la constitution d’une offre fluviale globale sur le bassin, sa suppression serait un très mauvais signal vis-à-vis des utilisateurs actuels ou potentiels de la voie d’eau ». L’organisation n’oublie pas que « le canal est un outil multimodal du port de Sète, complémentaire du ferroviaire, générateur de trafics maritimes et d’activités économiques, contribuant à l’attractivité du port ».
Sans oublier : « L’arrêt total du fret fluvial sur le canal risquerait de conduire, à terme, à une fermeture du canal à la navigation touristique faute d’investissement et d’entretien de l’infrastructure ».
Le texte poursuit : « Au final, les clients actuels du port et ceux qui ont des projets à l’étude, les acteurs portuaires du réseau Rhône-Saône, les transporteurs fluviaux seraient pénalisés. Avec des répercussions sur l’organisation des chaines logistiques et une augmentation des prix de transport. Au moment où la question de la transition écologique devient un enjeu essentiel, les atouts écologiques du transport fluvial sont plus que jamais pertinents pour verdir les chaines logistiques ».
Le canal du Rhône à Sète est important pour le tourisme fluvial. A ce propos E2F relève : « Le gabarit envisageable pour les bateaux de fret sera compatible pour tous les bateaux à passagers » sauf les paquebots de croisière pour le passage desquels le relèvement de plusieurs ponts serait nécessaire.
Selon le rapport du CGEDD, l’évaluation du montant d’investissements nécessaires pour le scénario privilégié par E2F est de 110 M€.