VNF engage la rénovation du barrage de Poses

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Des travaux d’une durée de cinq ans ont été engagés par VNF au cours de l’été 2020 pour une modernisation majeure du barrage de Poses-Amfreville, le dernier ouvrage de navigation en Seine avant que le fleuve ne se jette dans la mer.

La direction territoriale du bassin de la Seine de Voies navigables de France (VNF) poursuit son programme de fiabilisation des ouvrages de navigation de la Seine aval, avec le début des travaux sur le barrage de Poses-Amfreville, entamés au cours de l’été 2020. « Construit dans les années 1880, ce barrage de navigation nécessite aujourd’hui une rénovation majeure de son génie civil et de ses équipements afin de garantir sa pérennité et fiabiliser un fonctionnement essentiel pour la navigation sur la Seine aval mais aussi pour l’écosystème environnemental du fleuve et de ses rives », indique l’établissement public. Ces travaux à Poses font suite à ceux entamés à Meaux et à Méricourt (voir article).

Le barrage de Poses-Amfreville, situé dans le département de l’Eure, est le dernier ouvrage de navigation en Seine avant que le fleuve ne se jette dans la mer. Desservant les ports de Rouen et du Havre, c’est aussi l’un des plus fréquentés de la Seine. Bien qu’il soit situé à 160 km en amont de l’embouchure du fleuve, l’influence des marées s’y fait encore sentir, si bien que la hauteur de chute du barrage varie de 1 m dans les plus hautes marées à 8 m lors des plus basses. La longueur de l’ouvrage est de 210 m, soit sept passes de 30 m. Ces dimensions, ainsi que les deux écluses de 220 m et 140 m qui y sont accolées, font de cet ouvrage, selon VNF, « l’un des plus importants sur la Seine et termes de taille, de débits et de chutes d’eau ».

Un défi technique pour rénover et non pas reconstruire

Barrage et écluses, conçus par l’ingénieur en chef des ponts et chaussées Édouard Caméré et construits de 1878 à 1881, ont été modernisés depuis, avec, en particulier, une automatisation des vannes levantes et l’installation, en 1991, d’une centrale hydro-électrique pour exploiter le potentiel énergétique de la chute d’eau. VNF a d’ailleurs fait le choix de rénover, et non de reconstruire quelques dizaines de mètres en aval comme c’est souvent le cas pour des ouvrages de cette époque. La raison des travaux : « Résoudre certains désordres structurels, notamment la présence d’une fosse à l’aval du barrage qui s’est creusée au fil du temps et qui fragilise les structures de l’ouvrage. Malgré de nombreuses interventions réalisées depuis la construction de l’ouvrage, le comblement de cette fosse est devenu aujourd’hui une nécessité impérieuse pour garantir la stabilité de l’ouvrage », indique VNF, qui souligne que ces travaux « constituent un véritable défi technique ».

Afin de mener à bien cette rénovation, VNF bénéficie du savoir-faire de scientifiques de l’université de Liège, spécialisés dans l’écoulement hydraulique, qui ont construit un modèle réduit du barrage à l’échelle 1/35e pour déterminer précisément les courants qui influent sur la sédimentation ou l’affouillement en amont et surtout en aval du barrage. À l’issue de cette modélisation et de ces études, il a été décidé de procéder à des enrochements à l’aval du barrage, avec des blocs de calcaire rose d’un poids allant jusqu’à 7 t, de façon à constituer un talus sur lequel l’ouvrage pourra prendre appui. Du béton sera aussi injecté sous l’ouvrage pour en conforter les fondations. Enfin, le pont-passerelle qui surplombe l’ouvrage sera remplacé, ainsi que les mécanismes automatiques d’exploitation et de supervision du barrage.

Un coût total de 39,2 M€

Les premiers travaux, commencés au cours de l’été 2020, ont été des dragages à l’aval de l’ouvrage, afin de permettre la pose des enrochements. Les opérations vont continuer jusqu’en octobre 2020, puis seront interrompues jusqu’en avril 2021, le régime hydraulique hivernal de la Seine ne permettant pas de travailler en sécurité. Les travaux vont ensuite se poursuivre jusqu’en 2025 : dragage et enrochements à l’aval du barrage d’avril 2020 à octobre 2021, remplacement du pont métallique d’avril 2021 à octobre 2023, confortement des radiers par injection de béton d’avril 2023 à octobre 2024, et enfin électricité et automatisme à partir de 2024.

Le chantier, confié au groupement ISL/AMH pour les études de maîtrise d’œuvre et au groupement Vinci VCMF/Berhold/Actemium/Botte pour les travaux, représente un coût total de 39,2 M€. Il est cofinancé par l’État (via VNF qui en est maître d’ouvrage) et la région Normandie, mais aussi par l’Union européenne, à travers le mécanisme pour l’interconnexion en Europe. La participation de l’Europe à hauteur de 40 % a été rendu possible par l’intégration, dans le projet Seine-Escaut, de plusieurs opérations annexes : mise à grand gabarit de l’Oise (Mageo), élargissement du canal Bray-Nogent sur la Seine amont, chatière d’accès fluvial à Port 2000… et modernisation des ouvrages de navigation de la Seine aval.

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