Depuis la directive de 2005 définissant les services d’information fluviale (SIF), les ambitions ont évolué mais l’objectif demeure le même : une meilleure intégration de la navigation intérieure dans les chaines logistiques.
Les services d’information fluviale (SIF) en français, River information services (RIS, en anglais), sont des services informatiques harmonisés qui prennent en charge le trafic et la gestion du transport sur les voies navigables intérieures. Ils ont été définis au niveau européen par la directive 2005/44/CE du Parlement européen et du Conseil du 7 septembre 2005 qui a été complétée par des règlements au cours des années.
Selon la directive, l’objectif des SIF est « de soutenir le développement des transports par voie navigable dans le but d’en renforcer la sécurité, l’efficacité et le respect de l’environnement, et de faciliter les interfaces avec d’autres modes de transport ». Le texte précise que les voies navigables concernées sont celles de classe IV et supérieures reliant deux Etats membres ainsi que dans les ports situés sur ces voies. Il définit un socle commun de huit services : fournir de l’information sur le réseau, sur le trafic, pour le transport et la logistique, améliorer la gestion du trafic, gérer les crises et limiter les catastrophes, améliorer les procédures de contrôles, les statistiques fluviales, améliorer la gestion des redevances fluviales et taxes portuaires. La mise en place de ces huit services nécessite le développement de quatre types de systèmes d’information fluviale : les avis électroniques à la batellerie, les cartes électroniques de navigation intérieure (Ecdis), le reporting électronique (ERI), et le système de repérage et de suivi automatisé des bateaux (AIS).
Depuis 2018, les SIF constituent un des axes de travail du Cesni dans le cadre d’une dimension plus générale « technologies de l’information et de la communication » (TIC) dans le secteur du fluvial. Il s’agit de reprendre les SIF et d’établir une feuille de route en intégrant les évolutions et les notions numériques les plus récentes comme la cybersécurité.
VNF coordonnateur en France
En France, un décret de février 2008 a listé les voies navigables concernées dans le pays, soit celles à grand gabarit comportant des liaisons internationales : la liaison Dunkerque-Escaut, la Meuse en aval de Givet, la Moselle, le Rhin. Le même décret a désigné Voies navigables de France (VNF) comme coordonnateur pour la mise en œuvre des SIF sur le territoire.
C’est VNF qui gère le système d’avis électronique à la batellerie mis en place sur l’ensemble du réseau, petit gabarit compris, dans la seconde moitié des années 2000. Une mise à jour est actuellement en cours pour prendre en compte les dernières prescriptions de standards européens. L’AIS est un équipement obligatoire dans les Règlements de police sur tout le réseau français à grand gabarit. Il a été déployé sur le réseau international à grand gabarit listé ci-dessus, plus la Seine, l’Oise, le canal du Nord, sur la Saône, le Rhône et le canal du Rhône à Sète. Les cartes Ecdis couvrent l’ensemble du réseau à grand gabarit français. Concernant l’ERI, ce SIF a été décliné en France par VNF avec Veli (Voyage En Ligne) qui permet la dématérialisation des déclarations de chargement. VNF a aussi développé sur l’ensemble du réseau le « cahier de l’éclusier », une application utilisée par le personnel de l’établissement qui permet l’enregistrement informatique des passages aux écluses dans une vision dynamique de leurs usages. Sur une plus grande échelle, cet outil permet le suivi du transport de matières dangereuses et l’optimisation du recueil des chiffres sur le trafic.
Avec les années, une évolution des SIF a eu lieu avec la mise en place de portails d’information par bassins de navigation, e-RIS sur le Rhin supérieur ou SIF Seine sur ce fleuve. Cela s’inscrit dans un projet européen plus large (RIS Comex) dont l’objectif est d’interfacer tous les portails ou systèmes SIF/RIS existants dans les 13 pays européens concernés et de mettre en place un portail unifié afin de fournir des services non plus à un niveau local, régional ou national mais transfrontalier voire international.