« Un moment charnière » pour le canal Condé-Pommeroeul

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Avec le début des travaux de dragage et de recalibrage en septembre 2020, la remise en navigation du canal Condé-Pommeroeul et son approfondissement au gabarit 3 000 tonnes est à « un moment charnière » en vue de sa réouverture en 2022. Le projet a aussi évolué en lien avec les collectivités territoriales et une dynamique locale et transfrontalière. Le canal Condé-Pommeroeul, liaison fluviale directe entre l’Escaut en France et le canal du Centre en Belgique sur laquelle la navigation n’est plus possible depuis 1992, vit en ce mois de septembre 2020 « un moment charnière », explique la direction de l’ingénierie et de la maîtrise d’ouvrage (DIMOA) de Voies navigables de France (VNF). « Le premier des sites aménagés pour accueillir les sédiments est opérationnel et va accueillir les premiers sédiments dragués. La remise en navigation du canal Condé-Pommeroeul et son approfondissement pour l’amener au gabarit de 3 000 tonnes commence ainsi à se dessiner ». La réouverture de cette voie fluviale est programmée pour la fin 2022 et va être tenue, la crise sanitaire n’ayant provoqué qu’un léger retard qui peut-être amorti sur la durée totale prévue pour les travaux. « Le canal ne peut pas du tout être navigué actuellement, ce qui conduit à des travaux de dragage adaptés à cette situation. A partir de septembre 2020 et pendant plusieurs mois, le dragage va être réalisé par des petites barges pour creuser un premier chenal. Ensuite, des ateliers de dragage avec des matériels plus conséquents et par passes successives vont approfondir le chenal de navigation. Tout se fait par la voie fluviale, le dragage, l’enlèvement des sédiments, leur transport jusqu’à l’un des sites aménagés pour les accueillir », détaille la DIMOA. Les barges chargées des premiers sédiments dégagés du canal empruntent l’Escaut jusqu’au quai bordant le site de gestion des sédiments de Maing. Les sites de gestion des sédiments et des terres franches situés sur les communes de Vieux-Condé, Condé-sur-l’Escaut et Fresnes-sur-Escaut prendront le relais au printemps 2021.

Lié à Seine-Nord/Seine-Escaut

La remise en navigation du canal Condé-Pommeroeul et son approfondissement au gabarit 3 000 tonnes s’inscrit dans le cadre de la liaison Seine-Escaut, dont Seine-Nord Europe constitue le maillon le plus emblématique. « Il s’agit de faire en sorte que le réseau relié à Seine-Nord Europe et à la liaison Seine-Escaut ne soit pas un frein aux trafics prévus sur le futur canal à grand gabarit. Il s’agit de faire en sorte que les retombées économiques du futur canal bénéficient aux territoires », continue la DIMOA.

Le canal Condé-Pommeroeul constitue l'un des trois débouchés du corridor Seine-Escaut vers les réseaux fluviaux à grand gabarit de l'Europe du Nord, établit une liaison fluviale directe entre le canal à grand gabarit français (notamment l’Escaut) et le canal du Centre à grand gabarit en Belgique (vers Charleroi, Bruxelles, Anvers au Nord-Est et la Meuse à grand gabarit à l’Est) en évitant un long détour par le canal de Nimy-Blaton-Péronne. C’est un lien transfrontalier entre la France et la Belgique. C’est les raisons pour lesquelles les travaux bénéficient d’un financement de l’Union européenne mais aussi des deux régions directement concernées, la Wallonie et les Hauts-de-France, ainsi que de Voies navigables de France. Le montant total de l’investissement est de 63 millions d’euros.

Le projet a évolué avec les territoires

La réouverture à la navigation du canal Condé-Pommeroeul en 2020, sa mise au gabarit 3 000 tonnes répondent à des enjeux de compétitivité du mode fluvial en vue de Seine-Nord/Seine-Escaut mais aussi à des perspectives de développement et de dynamisme locaux dans le département du Nord, dans le Valenciennois ainsi qu’en Wallonie.

Les travaux du canal ont commencé en 2017 et une partie d’entre eux a abouti à créer des aménagements écologiques et des zones humides avec l’objectif de reconstituer des milieux propices au développement de la biodiversité locale et de devenir des espaces refuges pour la faune.

La DIMOA précise : « Parallèlement au lancement des travaux de dragage, le chantier sur les berges avance également. Il faut comprendre qu’avec le temps, le projet a évolué. Les territoires sont concernés par la réouverture d’un milieu fermé depuis des années et auquel la population va pouvoir accéder de nouveau. Il y a une fierté des territoires vis-à-vis de ce canal. C’est une liaison fluviale pour des gains de trafics mais c’est aussi un espace naturel remarquable, la possibilité d’un maillage de circulation piétonne ou de voies cyclables. Ces dernières pourront d’ailleurs être connectées avec une vélo-route wallonne. C’est redynamiser le canal et l’insérer dans son territoire. Et cette évolution du projet entre en résonnance avec une dynamique locale, qui existe depuis plusieurs années dans cette partie du département du Nord, le Valenciennois, et transfrontalière avec la Wallonie ».

Le planning pour cette partie du projet court jusqu’en 2023/2024. La gestion des sédiments sur les différents sites à terre va durer jusqu’en 2025-2026.

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