Des exemples de transport fluvial de déchets et de produits valorisables sur plusieurs bassins français ont été présentés lors d’une conférence lors de Riverdating à Lyon le 14 octobre 2021.
« Les gestionnaires des déchets utilisent la voie d’eau depuis de nombreuses années », a indiqué Erwan Le Meur, directeur général adjoint Ile-de-France du groupe Paprec et président de la Communauté portuaire Seine-aval, lors d’une conférence intitulée « le transport fluvial et ses avantages pour les activités de gestion des déchets et du recyclage » au salon Riverdating à Lyon le 14 octobre 2021.
Paprec est l’un des acteurs français de la collecte et de la valorisation des matières issues du bâtiment notamment en Ile-de-France. Depuis 2011, un bateau Paprec chargé de déchets de chantiers du BTP effectue chaque semaine une rotation entre Paris et Gennevilliers, soit environ 350 tonnes. C’est à Gennevilliers qu’est installé le centre de traitement et de recyclage de ce groupe et où les déchets sont triés et valorisés.
Sur l’axe Seine, les déblais des chantiers du Grand Paris Express et des Jeux Olympiques empruntent aussi le fleuve.
Dans le bassin du Nord-Pas-de-Calais, la métropole européenne de Lille (MEL) a choisi le transport fluvial pour les 40 km entre deux centres de valorisation, l’un situé à Halluin et l’autre à Sequedin.
Ce sont la moitié de 150 000 tonnes d’ordures ménagères qui empruntent la voie fluviale avec une reverse logistique, a précisé Alexis Baudouin, directeur études et commerce Hauts-de-France activité recyclage et valorisation des déchets du groupe Veolia qui opère ce flux avec Rhenus.
Un projet est en cours pour doter d’une motorisation plus respectueuse de l’environnement le bateau utilisé pour réaliser ce flux. Il a été équipé de capteurs dans le cadre de l’étude menée par Norlink et VNF pour le « verdissement » de la flotte sur le bassin.
Déchetterie fluviale à Lyon
Du côté de l’axe Rhône-Saône, l’exemple de la déchetterie fluviale de Lyon a été rappelé par les groupes Suez et Sogestran. D’abord expérimentale à partir de 2014, cette déchetterie est devenue pérenne en 2016 : le samedi matin, un pousseur amène une barge au quai Fulchiron et vient la rechercher en fin de journée pour l’emmener au port de Lyon où les déchets collectés rejoignent les filières de traitement et de valorisation habituelles. Chaque semaine, ce sont entre 5 et 6 tonnes de déchets qui sont amenés par les particuliers.
Le flux fluvial de mâchefer entre les sites portuaires de Lyon et de Loire-sur-Rhône, a été cité par Pierre Meffre, directeur valorisation portuaire à la Compagnie nationale du Rhône (CNR).
Maxime Cendres, directeur du groupe Pradier, un acteur dans la production de granulats, béton, granulés bois et enrobés dans le Sud de la France, a fait part de sa conviction sur l’économie circulaire et l’importance du transport fluvial. « Nous avons trois sites industriels, un centre de valorisation, une carrière d’agrégats et une plate-forme qui est située au port de Lyon Edouard Herriot. Nous avions un bateau depuis 10 ans et nous avons désormais deux nouveaux automoteurs de 2 200 tonnes que nous utilisons pour des flux aller/retour. Nous avons été accompagné par VNF et CNR ».