Zeebrugge a réalisé en 2020 le deuxième meilleur résultat maritime de son histoire, principalemant grâce à la remontée du trafic gazier et malgré l’effet de la crise sanitaire sur ses activités Ro-Ro. Du côté de la navigation intérieure, le bilan est plus mitigé.
En 2020, Zeebrugge a réalisé un trafic de 47 millions de tonne, soit une hausse de +2,7 % par rapport à 2019 et ses 45,8 Mt. La pandémie du Covid-19 a fortement freiné l’expansion de ce port à partir du deuxième trimestre 2020 mais ne l’empêche pas de poursuivre la tendance positive entamée depuis 2017 après les années difficiles qui avaient suivi 2010.
La progression de Zeebrugge s’explique par l’envolée -attendue- des trafics gaziers. Après avoir doublé à 7,6 Mt en 2019, ils ont continué à grimper en 2020 pour atteindre 11 Mt (+44,4 %). Les conteneurs (Ro-Ro et Lo-Lo additionnés) sont eux aussi en hausse de 10 % à 18 Mt et 1,8 million d’EVP, grâce à la forte croissance en deepsea (+46,3 % à 358 000 EVP), en shortsea (+24,9 % à 216 000 EVP) et en trafic estuaire (+27,8 % à 125 000 EVP). Les vracs secs ont augmenté de 28,9 % à 1,7 Mt.
L’essor très marqué dans ces trois secteurs a permis de compenser les pertes sensibles dans les autres vracs liquides (-50 % à 1,6 Mt hors GNL), le breakbulk/conventionnel (-29,2 % à 0,6 Mt) et surtout le trafic roulier (-14,2 % à 14,2 Mt hors conteneurs).
Zeebrugge reste le plus « britannique » des ports belges : près de 40 % de ses volumes maritimes sont liés aux échanges avec le Royaume-Uni.
La pandémie a également fortement affecté le trafic de véhicules neufs du premier port automobile d’Europe : Zeebrugge a vu passer 2,19 millions de véhicules neufs, contre 2,96 millions en 2019. Ce recul de 26 % est comparable à la contraction des ventes automobiles en Europe, a indiqué Tom Hautekiet, le pdg du port.
Trafic fluvial « classique » en baisse
La navigation d’estuaire a gagné 4,2 % en tonnage à 2,3 Mt (pourcentage nettement inférieur à celui enregistré en nombre d’EVP, ce qui laisse supposer que le repositionnement de boîtes vides a représenté une part importante). Tom Hautekiet a annoncé que PortConnect, la filiale de l’autorité portuaire qui assure ce trafic entre Zeebrugge et Anvers via l’Escaut occidental, va aligner une unité supplémentaire sur cette route.
La navigation fluviale « classique », qui emprunte les voies navigables intérieures via Bruges pour desservir le port côtier, a noté quant à elle une chute de 11,1 % à 966 000 tonnes et repasse ainsi sous la barre du million de tonnes qu’elle avait franchie en 2019. Zeebrugge reste demandeur d’une meilleure connexion au réseau fluvial européen.
Il faut noter que de nouvelles liaisons par rail ont été lancées.
2021 année de transition
Tout en soulignant que 2021 sera une année de transition, notamment en raison du Brexit et de l’évolution incertaine de la crise sanitaire, les dirigeants du port tablent sur un bon exercice. Les trafics gaziers devraient « au moins » se maintenir au niveau de l’an dernier et le transbordement de conteneurs continuer à augmenter.
Le Brexit pourrait renforcer la position de ports où domine le trafic roulier non-accompagné. Les nombreux investissements réalisés, en cours ou projetés, devraient eux aussi stimuler les trafics.