Les conteneurs, toujours
Une fois de plus, Anvers doit son nouveau record à une forte progression de ses volumes conteneurisés. Ceux-ci ont augmenté de 6,2 % en volume (à 138,9 Mt, contre 130,9 Mt en 2018 et 101,4 Mt en 2008) et de 6,9 % en EVP (à 11,87 millions d’EVP, contre 11,1 millions d’EVP en 2018 et 8,7 millions d’EVP en 2008). Le conteneur domine ainsi encore un peu plus l’activité portuaire anversoise : sa part dans le total est passée à 58 %. Anvers dit avoir consolidé sa part de marché de 27,5 % à 28,2 % entre 2018 et 2019. {{IMG:1}} Anvers a aussi redressé la tête dans les vracs secs, secteur où le port était retombé au plus bas en 2017 (à 12,2 Mt). Après un premier redressement en 2018, la tendance à la hausse s’est confirmée, avec un nouveau gain de 3,4 % à 13,5 Mt. Anvers reste cependant très loin des niveaux d’avant-crise (27,3 Mt en 2008).Le conventionnel/breakbulk dévisse
La hausse du trafic global est toutefois restée limitée à 1,3 % parce qu’Anvers a été confronté à des reculs parfois très sensibles dans les trois autres grands flux de marchandises.
Les vracs liquides, l’autre moteur de la croissance anversoise de ces dix dernières années (ils ont quasiment doublés entre 2008 et 2018, de 39,6 Mt à 75,8 Mt), ont connu un coup d’arrêt marqué, retombant de 4,4 % à 72,5 Mt (30 % du transbordement total).
Le roulier affiche une perte de 3,5 % à 5,14 Mt, mais se maintient à un niveau historiquement élevé, avec le deuxième meilleur score dans l’histoire du port après le record absolu de 5,3 Mt en 2018.
Les tensions commerciales internationales ont porté le coup le plus lourd au conventionnel/breakbulk, acier en tête. Ce secteur symboliquement très important pour Anvers essuie une chute de 18 % à 8,35 Mt, soit très exactement deux fois moins qu’en 2008. C’est le plus mauvais résultat enregistré depuis au moins un demi-siècle. Anvers a perdu son leadership dans cette niche très convoitée, où ses volumes plafonnaient depuis 2012 autour des 10 Mt. Au niveau belge, il avait déjà dû céder en 2013 la première place à Gand pour les vracs secs.
Doubler la part du rail d’ici 2030
Cela n’empêche pas Jacques Vandermeiren, le PDG du port, d’envisager l’avenir avec confiance. De nouveaux investissements dans la pétrochimie et la logistique vont créer des trafics additionnels. La mutation écologique, industrielle et énergétique du port se poursuit. Les efforts pour stimuler le transfert modal seront renforcés. Un des objectifs dans ce dernier domaine est de doubler la part du rail d’ici 2030. Elle est actuellement de 7 % - pour 24 millions de tonnes transportées par le rail en 2019 – et doit passer à 15 % d’ici la fin de la décennie à venir.
Au niveau infrastructurel, le gouvernement flamand a donné, à la veille de Noël 2019, son accord de principe pour le projet qui doit permettre d’ajouter 7,1 millions d’EVP de capacité de manutention pour les conteneurs. Cette expansion sera réalisée pour moitié par la construction d’une seconde darse à marée sur la rive gauche de l’Escaut, au nord du Deurganckdok. Sa capacité sera de 3,7 millions d’EVP.