Un pôle pétrochimique d’importance
A l’entrée, les canalisations se taillent la part du lion avec pas moins de 69,2 % des flux enregistrés, ce qui est lié à l’importance du pôle pétrochimique anversois, un des plus grands au monde. Le poids écrasant des canalisations s’explique dans une large mesure par le trafic très important qui transite par le Rotterdam-Antwerp Pipeline (RAPL). A lui seul, cet oléoduc ouvert en 1971 et long de 102 km a acheminé l’an dernier 29,6 Mt de pétrole brut du port néerlandais à son voisin belge, qui n’est pas capable d’accueillir les pétroliers géants qui touchent Rotterdam. A cela s’ajoutent, sans doute, les flux que les entreprises anversoises s’échangent entre elles par pompage direct, mais qui n’ont pas été quantifiés tels quels.
Le transport maritime (14,7 %) occupe la deuxième place, suivi de près par la navigation intérieure (13,9 %). La route (1,9 %) et le rail (0,3 %) n’obtiennent que des parts relativement marginales du total.
Les raisons de la faiblesse de la part du rail
Pour leur distribution, les grandes entreprises industrielles font surtout appel à la navigation intérieure. Elle assure le transport de 43,5% des volumes à la sortie. Les canalisations restent, là aussi, un vecteur de trafic très important, puisqu’il s’arroge 31,7% des flux.
Le transport maritime (13,2 %) occupe dans la logistique aval une place presque similaire à celle dans l’approvisionnement en amont. La route (7,7 %) et le rail (3,9 %) y sont plus présents
Pour Luc Luwel, l’administrateur délégué de la chambre de Commerce, ces résultats démontrent que l’industrie opte autant que possible pour les modes de transport les plus durables et ne contribue que très faiblement aux importants flux par la route que doit absorber la région anversoise.
La « sous-représentation » du rail est due, à ses yeux, à des facteurs structurels comme l’inadéquation de l’infrastructure ferroviaire aux besoins actuels et un marché au fonctionnement déficient du fait du nombre trop réduit d’opérateurs privés. Il fait, à ce propos, un parallèle avec la situation dans le secteur de la logistique où – contrairement à la navigation intérieure – le rail peine également à se faire une plus grande place. « C’est aux pouvoirs publics d’y remédier. Tant la logistique que l’industrie ne demandent pas mieux », affirme Luc Luwel.
Rappelons que tous trafics confondus, Anvers a affiché en 2019 un transbordement fluvial total de 101,3 Mt dont 52,49 Mt à la sortie.