Toulon remonte à la surface

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Après avoir essuyé deux tempêtes commerciale et sanitaire, se traduisant par une perte de chiffre d’affaires de 35 %, le port varois géré par la chambre de commerce retrouve des eaux plus calmes en 2021.

Annus horribilis en 2020 pour le port varois qui a encaissé deux crises. Après le choc du transfert de la ligne DFDS à Sète et de l’exode de 70 000 remorques qui s’en est suivi, l’activité passagers a été mise en sommeil forcé par la crise sanitaire. Aujourd’hui, après avoir touché le fond, Toulon remonte à la surface, porté par le regain de 33 % de l’activité ferry en cumul à fin septembre 2021 et la progression de flux de véhicules neufs.

« La crise est derrière nous avec un trafic passagers prévisionnel de 1,7 million en 2021, nous renouons avec les niveaux d’avant crise. De juin à septembre, nous avons accueilli 1,3 million de voyageurs, quasiment autant qu’en 2019. Notre vrai challenge pour 2022 consiste à conforter notre position de leader incontesté en Méditerranée dans la limite de l’acceptabilité territoriale », analyse Jérôme Giraud, directeur exécutif des ports de la rade de Toulon.

La Corse, destination phare de Toulon, concentre à elle seule 70 % des flux de passagers embarqués sur les lignes régulières, loin devant la Sardaigne et les Baléares. « La stratégie de diversification géographique vers les îles de Méditerranée au côté de Corsica Ferries s’avère payante », se félicite le directeur du port de Toulon. Un optimisme un peu plus mesuré s’agissant des croisières. Au creux de la vague en 2020, l’activité repart à petite allure avec des faibles taux de remplissage. Néanmoins, pour 2022, les armateurs annoncent 90 escales de paquebots à Toulon soit l’équivalent de 2019.

Occuper le vide

La nature ayant horreur du vide, le terminal de Brégaillon délaissé, en octobre 2019, par DFDS a retrouvé des flux roulant avec l’arrivée de car-carriers spot, opérés par Nicolas Frères (GCA), dans l’espoir de signer un contrat de long terme avec un logisticien automobile. Des imports de véhicules Renault, Dacia et autre Peugeot se font depuis l’Espagne et l’Italie.

Toulon a tiré son épingle du jeu durant la pandémie offrant des zones de stockage à des distributeurs totalement saturés par la fermeture des concessions automobiles. « En 2020, nous avons reçu 28 escales de car-carriers soit 9 700 véhicules dans le cadre du lancement d’une ligne hebdomadaire à l’export sur l’Algérie. De janvier à fin septembre 2021, nous avons traité 45 escales pour un flux de 16 000 véhicules », détaille Jérôme Giraud. Sur sa pile des dossiers, l’exploitation de la nouvelle ligne ferroviaire bord à quai. « Nous avons créé un collectif Rebond Brégaillon avec SNCF Réseau, associant les agents maritimes, les transitaires, la Marine Nationale, la capitainerie. Nous nous rendons sur les salons professionnels (SITL, Breakbulk) afin de proposer une solution multimodale. » Ces cinq dernières années, 12 M€ ont été investis par la CCI du Var sur le site.

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