À l’import, FAST réceptionne plusieurs des gros trafics vrac du port de La Rochelle: produits cimentiers, aliments pour animaux, engrais ou carbonate de soude. À l’export, il charge de la ferraille.
La filiale dédiée à la consignation et manutention du groupe Maritime Kuhn s’est aussi spécialisée dans les colis lourds. Ainsi un trafic d’éoliennes est peu à peu monté en puissance, au gré des autorisations préfectorales.
L’hinterland, d’abord local, s’est progressivement étendu. La centaine d’éoliennes débarquées chaque année à La Rochelle sont aujourd’hui acheminées jusque dans le Loiret, le Puy-de-Dôme, le Gers… Elles arrivent dissociées en huit composants et mobilisent quelque 800 camions en convois exceptionnels. Le trafic, lancé en 2004, portait alors sur des machines de 39 m de haut pour 1 MW. Depuis, elles ont grandi en taille et en puissance et mesurent désormais 65 m pour 3 MW. Certains de leurs composants peuvent atteindre jusqu’à 73 m et pourraient très vite dépasser les 80 m. Des gabarits tels qu’il a fallu redimensionner les accès routiers portuaires.
Dans le segment, FAST assure aussi un trafic pour la plaisance, catamarans et monocoques, que les grands chantiers nautiques de Vendée et Charente-Maritime, Jeanneau, Bénéteau, Fountaine-Pajot, Dufour, envoient vers les Caraïbes et les États-Unis. Des objets de grande valeur qui engagent la responsabilité. FAST s’est équipé en conséquence de systèmes de levage de différentes capacités, selon les types de bateaux, catamarans de 7 m de large ou monocoques de 4 m. À l’arrivée aux Antilles, les bateaux sont mis à l’eau et doivent être prêts à prendre aussitôt la mer.
Coils opportuns
« Un autre trafic qui monte en puissance est celui des coils », indique Émilien Maffeïs, directeur d’exploitation de l’entreprise. « En provenance de Chine et de Corée du Sud, ils sont destinés à l’industrie automobile », et notamment aux usines PSA de Rennes. Les bobines doivent être soigneusement protégées, conservées propres, sèches et sous température dirigée pour éviter leur corrosion. Un magasin leur est réservé, avec des standards de stockage qui répondent aux exigences de l’industriel. L’agent maritime s’occupe aussi de charger les énormes pièces qui sortent de l’usine REEL de La Rochelle et sont destinées à l’industrie pétrolière et désormais à l’aéronautique.
De son côté, l’activité d’AMLP, une autre filiale rochelaise de Maritime Kuhn, basée à La Pallice, s’est structurée autour de l’export de céréales pour le compte du Groupe Soufflet (2 Mt/an) mais aussi de l’import de pâte à papier, impacté par la crise du secteur. Plus regrettable encore, alors que l’acheminement se faisait par train, l’inflation des tarifs vers la région Rhône-Alpes a relancé le trafic routier. « C’est dramatique, commente Émilien Maffeïs, on a repris le mode de livraison routier parce que le fer ne suit pas… »