Le gouvernement britannique prépare sa sortie… en cohérence. En quittant l’UE, le Royaume-Uni ne sera plus soumis au Tarif douanier commun qui s’applique à l’importation de marchandises au travers des frontières extérieures de l’UE. Il sera libre de sa fiscalité quant à ses échanges avec le monde.
Le premier Ministre britannique Boris Johnson a annoncé son intention de développer jusqu’à dix ports francs « afin de stimuler l’économie du pays ». Le gouvernement entend les axer sur l’innovation et des technologies vertes. Pour rappel, les ports francs sont des zones échappant au territoire douanier d’un pays, où les marchandises ou matières premières destinées à être réexportées ou à être transformées y sont exonérées de droits de douane, jusqu’à ce qu’elles en sortent.
Une consultation de plusieurs semaines a été lancée en vue de parvenir à une localisation des zones d’ici à la fin de l’année afin qu’elles soient opérationnelles en 2021. Dans ce cadre, le gouvernement a sollicité des avis sur ce qu’il entend mettre en œuvre : la suppression des droits de douane inférieurs à 2,5 % sur les principaux intrants de la production et lorsque le Royaume-Uni a une production intérieure nulle ou limitée.
La British ports association (BPA), qui fait partie des organismes consultés, prône un modèle beaucoup plus large que la simple exemption de droits de douane, en y intégrant des mesures qui bénéficieraient aux ports britanniques et sans plafonner le nombre de zones spéciales à créer. Néanmoins, l’association espère avant tout un accord commercial avec l’UE, qui limite l’instauration de nouvelles barrières non tarifaires.
Il y aurait aujourd’hui plus de 80 ports francs dans l’UE mais aucun dans le royaume de sa Majesté. Sous les mandatures de Margaret Thatcher, quelque 38 zones franches avaient été désignées dans des régions en désindustrialisation.
Les ports francs ne font pas toujours l’unanimité, leur rapport entre le coût pour les finances publiques et les bénéfices sur l’emploi étant jugé démesuré. Sans parler de leurs vices cachés : évasion fiscale et blanchiment d’argent.